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    Dossier

    Salarié et bénévole : tous les congés et dispositifs mobilisables

    Un certain nombre de dispositifs, souvent méconnus, permettent de concilier activité salariée et bénévolat. Comment bénéficier d’un congé ou d’une autorisation d’absence pour mener à bien son engagement associatif ? Quelles sont les conditions à remplir et les démarches à effectuer ? La CFTC vous propose un dossier complet sur les dispositifs accessibles.

    Publié le 30. 05. 25 . Mis à jour le 30. 05. 25

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    Le congé citoyenneté du responsable bénévole d'une association

    Le congé de citoyenneté du responsable bénévole d’une association (ou “congé engagement”) est encadré par les articles L. 3142-54-1 à 59, D. 3142-43, R. 3142-44, R. 3142-36 et 37 du Code du travail. 

    Conditions d’accès

    Pour pouvoir bénéficier de ce congé, le salarié doit exercer bénévolement l'une des responsabilités suivantes :


    • dirigeant (membre du conseil d'administration, membre du bureau, etc.) d'une association d'intérêt général (loi 1901 ou loi 1908 d'Alsace-Moselle) ;
    • responsable encadrant d'autres bénévoles d'une association d'intérêt général (loi 1901 ou loi 1908 d'Alsace-Moselle).

    Attention !

    Exercer l’une de ces deux responsabilités ne suffit pas pour prétendre au congé. L'association du salarié doit être déclarée depuis au moins 1 an et remplir l'une des conditions suivantes :

    • être à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial ou culturel ;
    • concourir à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l'environnement naturel, ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises.

    Le salarié peut également bénéficier du congé engagement s’il exerce bénévolement l'une des fonctions suivantes :


    • membre d'un conseil citoyen ;
    • titulaire (élu ou désigné) d’un mandat (autre qu’administrateur) au sein d’une mutuelle, d’une union ou d’une fédération.

    Durée du congé

    Sauf convention collective ou accord collectif plus favorable, la durée du congé des responsables associatifs est limitée à 6 jours ouvrables par an. Cette durée peut être fractionnée en demi-journées. 

    Demande du salarié

    Le salarié doit adresser sa demande à l’employeur au moins 30 jours avant le début du congé, par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR), lettre remise en main propre contre récépissé ou e-mail avec accusé de réception. Cette demande doit préciser les dates et la durée de l’absence envisagée.

    À savoir

    Des dispositions conventionnelles peuvent prévoir un délai de prévenance différent. Il convient pour le salarié de se référer aux textes applicables à son entreprise. 

    Réponse de l’employeur

    Le congé engagement est accordé de droit au salarié sur justificatif de ses fonctions bénévoles. 


    Toutefois, l’employeur peut refuser le congé dans deux situations : 

    • s’il estime, après consultation du comité social et économique (CSE), que l’absence du salarié serait préjudiciable au bon fonctionnement de l’entreprise (dans ce cas, le salarié pourra renouveler sa demande 4 mois plus tard) ;
    • si un certain nombre de salariés, au sein du même établissement, ont déjà bénéficié de ce congé au cours de l’année. 

    En l’absence de dispositions conventionnelles fixant les seuils à ne pas dépasser, le Code du travail prévoit 1 à 6 bénéficiaires maximum par an selon l’effectif de l’établissement (jusqu’à 1 999 salariés) et 6 bénéficiaires + 1 bénéficiaire par tranche de 1 000 salariés à partir de 2 000 salariés (art. R. 3142-44 C. trav.).

    Attention !

    L’employeur est tenu de notifier son refus au salarié dans les 8 jours suivant la réception de sa demande. Ce refus doit obligatoirement être motivé.

    En cas de différend, le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes qui statuera alors en référé (procédure accélérée). 

    Après un refus, le salarié est prioritaire en cas de demande ultérieure.

    Rémunération et droits du bénéficiaire

    Le congé engagement n’est pas rémunéré, sauf s’il existe une convention collective ou un accord collectif plus favorable prévoyant une rémunération.


    La période d’absence est assimilée à du temps de travail effectif pour l’acquisition des droits à congés payés et de l’ensemble des autres droits prévus par le contrat de travail.

    Le congé de représentation

    Le congé de représentation (pour le représentant d’une association ou d’une mutuelle dans une instance d'État) est encadré par les articles L. 3142-60 à 66 et R. 3142-45 à 53 du Code du travail.

    Conditions d’accès

    Un salarié peut bénéficier du congé de représentation s’il remplit les deux conditions suivantes :


    • il est membre d’une association ou d’une mutuelle ;
    • il a été désigné, en tant que représentant de cette association ou mutuelle, pour siéger dans une instance d’État (ex. : conseil national ou départemental de l’habitat, section des aides publiques au logement, conseil départemental de l’Éducation nationale…).

    Durée du congé

    Sauf dispositions conventionnelles plus favorables, la durée du congé de représentation est limitée à 9 jours ouvrables par an. Cette durée peut être fractionnée en demi-journées.

    Demande du salarié

    Le salarié doit adresser sa demande à l’employeur au moins 15 jours avant le début du congé, par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR), lettre remise en main propre contre récépissé ou e-mail avec accusé de réception.


    Un délai de prévenance différent peut être prévu par la convention collective ou l’accord collectif applicable à l’entreprise. 


    La demande doit indiquer les dates et la durée de l’absence envisagée, ainsi que l’instance d’État au sein de laquelle le salarié est appelé à siéger parmi les instances listées par arrêté.

    À savoir

    À la fin de la mission, l’instance délivre au salarié une attestation de présence qui devra être remise à l’employeur au moment de la reprise du travail.

    Réponse de l’employeur

    L’employeur peut refuser le congé dans deux cas uniquement : 


    • s’il estime, après consultation du CSE, que l’absence du salarié serait préjudiciable à la bonne marche de l’entreprise ;
    • si le nombre de salariés ayant déjà bénéficié de ce congé au titre de la même année et dans le même établissement dépasse un certain quota.

    En l’absence de dispositions conventionnelles fixant les seuils à ne pas dépasser, le Code du travail prévoit 1 à 12 bénéficiaires maximum par an selon l’effectif de l’établissement (jusqu’à 1 999 salariés) et 12 bénéficiaires + 2 bénéficiaires par tranche de 1 000 salariés à partir de 2 000 salariés (art. R. 3142-53 C. trav.).

    Attention !

    Le refus de l’employeur doit être motivé et notifié au salarié dans les 4 jours suivant la réception de sa demande. Il peut être contesté devant le conseil de prud’hommes, qui statuera en référé (procédure accélérée). 

    Après un refus, le salarié est prioritaire en cas de demande ultérieure.

    Rémunération et droits du bénéficiaire

    Sauf convention collective ou accord collectif plus favorable, le salaire n’est pas maintenu pendant la durée du congé de représentation. Le salarié perçoit alors une indemnité compensatrice (12 € pour chaque heure non rémunérée) versée par l’État ou la collectivité territoriale.


    La période d’absence est assimilée à du temps de travail effectif pour l’acquisition des droits à congés payés et de l’ensemble des autres droits prévus par le contrat de travail.

    À savoir

    Le salarié bénéficie d’une protection contre les accidents du travail dans l’exercice de ses fonctions de représentant. 

    Le congé de formation de cadres d'animateurs pour la jeunesse

    Le congé de formation de cadres et d’animateurs pour la jeunesse est régi par les articles L. 3142-54 à 59, R. 3142-36 à 42, D. 3142-43 et R. 3142-44 du Code du travail. 

    Conditions d’accès

    Ce dispositif s’adresse aux salariés de moins de 25 ans souhaitant participer aux activités d’associations sportives ou d’organismes de jeunesse et d’éducation populaire, favorisant la préparation, la formation ou le perfectionnement des cadres et animateurs pour la jeunesse. 


    Les salariés de plus de 25 ans participant à l’encadrement d’activités d’animation depuis au moins 3 ans peuvent bénéficier de ce congé pour suivre un stage de formation supérieure d'animateurs (uniquement), sur présentation d’une attestation de l'inspecteur départemental de la jeunesse et des sports. 

    Durée du congé

    Sauf dispositions conventionnelles plus favorables, la durée du congé de formation de cadres et d’animateurs pour la jeunesse ne peut dépasser 6 jours ouvrables par an (pris en une ou deux fois). 

    À savoir

    Le cumul avec le CFESES est possible, dans la limite d’un congé total de 12 jours ouvrables par an.

    Demande du salarié

    Le salarié doit adresser sa demande de congé à l’employeur au moins 30 jours avant le début du stage, par tout moyen permettant de justifier la date de cette demande (lettre recommandée avec accusé de réception, courrier remis en main propre contre récépissé, e-mail avec accusé de réception). Le salarié doit y indiquer les dates et la durée de son absence, ainsi que l’organisme responsable du stage. 


    Un délai de prévenance différent peut être prévu par les dispositions conventionnelles applicables. 

    À savoir

    À la fin du stage de formation, l’organisme délivre au salarié une attestation de présence à remettre à l’employeur lors de la reprise du travail.  

    Réponse de l’employeur

    L’employeur peut refuser le congé dans deux cas uniquement : 


    • s’il estime, après consultation du CSE, que l’absence du salarié serait préjudiciable à la bonne marche de l’entreprise (le salarié pourra dans ce cas renouveler sa demande après un délai de 4 mois) ;
    • si le nombre de bénéficiaires au sein du même établissement pour l’année en cours a atteint la limite autorisée par le Code du travail, à savoir 1 à 6 bénéficiaires par an selon l’effectif de l’établissement (jusqu’à 1 999 salariés) et 6 bénéficiaires + 1 bénéficiaire par tranche de 1 000 salariés à partir de 2 000 salariés (art. R. 3142-44 C. trav.).

    Des dispositions conventionnelles peuvent prévoir des seuils plus élevés.  

    Attention !

    Le refus de l’employeur doit être motivé et notifié au salarié sous un délai de 8 jours à compter de la réception de sa demande. Il peut être contesté devant le conseil de prud’hommes, qui statuera en référé (procédure accélérée).

    Après un refus, le salarié est prioritaire en cas de demande ultérieure.

    Rémunération et droits du bénéficiaire

    Le congé de formation de cadres et d’animateurs pour la jeunesse n’est pas rémunéré, sauf dispositions conventionnelles plus favorables.


    La période d’absence est assimilée à du temps de travail effectif pour l’acquisition des droits à congés payés et de l’ensemble des autres droits prévus par le contrat de travail.

    L'autorisation d'absence des représentants d'associations familiales

    Les autorisations d’absence des représentants d’associations familiales sont encadrées par l’article L. 211-13 du Code de l’action sociale et des familles.

    Conditions d’accès

    Les salariés désignés pour représenter certaines associations familiales au sein d’organismes ont le droit de s’absenter pour participer aux réunions de ces organismes. 


    La liste des associations concernées est établie par arrêté du ministre de la Famille. 

    Durée de l’absence

    Les autorisations d’absence accordées au salarié au titre de ce dispositif ne peuvent excéder 40 heures par an.

    Demande du salarié et réponse de l’employeur

    Le Code de l'action sociale et des familles ne fixe aucun délai de prévenance. Il est toutefois conseillé au salarié d’adresser sa demande à l’employeur sous un délai raisonnable (8 à 15 jours avant l’absence prévue).


    L’employeur ne peut refuser la demande que dans les cas exceptionnels où il estime, après consultation du CSE, que l’absence du salarié aurait des conséquences préjudiciables à la bonne marche de l’entreprise.

    À savoir

    Le refus de l’employeur doit être motivé. En cas de différend, l’inspecteur du travail peut être sollicité en tant qu’arbitre. 

    Rémunération et droits du bénéficiaire

    Ces absences n'entraînent aucune diminution de la rémunération. Le salaire est maintenu par l’employeur, qui bénéficie ensuite d’un remboursement versé par l’Union nationale des associations familiales (Unaf). 


    Les périodes d’absence sont assimilées à du temps de travail effectif pour l’acquisition des droits à congés payés et de tous les droits liés à l’ancienneté du salarié.

    Le congé de solidarité internationale

    Le congé de solidarité internationale (CSI) est encadré par les articles L. 3142-67 à 74 et D. 3142-54 à 57 du Code du travail.

    Conditions d’accès

    Un salarié est éligible au congé de solidarité internationale s’il justifie de 12 mois d’ancienneté dans son entreprise (consécutifs ou non), sauf dispositions conventionnelles plus favorables. 


    Ce congé doit permettre de participer à une mission d’entraide à l’étranger proposée par une association humanitaire ou organisation internationale dont la France est membre.

    Durée du congé

    En l’absence de dispositions conventionnelles, la durée maximale du congé de solidarité internationale est fixée à 6 mois (6 semaines en cas d’urgence).

    Demande du salarié

    Le salarié doit informer son employeur au moins 30 jours avant le début du congé (48 heures en cas d’urgence), en indiquant les dates et la durée de l’absence envisagée, ainsi que le nom de l’association avec laquelle il souhaite s’engager.  


    Cette demande doit être adressée par tout moyen permettant d’en établir la date de manière certaine (lettre recommandée avec accusé de réception, courrier remis en main propre contre récépissé, e-mail avec accusé de réception).

    Réponse de l’employeur

    L’employeur peut refuser le congé dans deux cas uniquement :


    • s’il estime, après consultation du CSE, que l’absence du salarié est susceptible de nuire à la bonne marche de l’entreprise ;
    • si le nombre de salariés ayant déjà bénéficié du congé dans l’établissement pour l’année en cours a atteint la limite autorisée. 

    En l’absence de dispositions conventionnelles, le nombre de salariés pouvant bénéficier du CSI est limité en fonction de l’effectif de l’entreprise ou de l’établissement : 1 à 6 bénéficiaires par an selon les seuils définis par la loi jusqu’à 1 999 salariés, 6 bénéficiaires + 1 bénéficiaire par tranche de 1 000 salariés à partir de 2 000 salariés.


    Le salarié peut contester le refus de l’employeur devant le conseil de prud’hommes, qui statuera alors en référé (procédure accélérée).

    Attention !

    Le refus de l’employeur doit être motivé et notifié au salarié sous 15 jours à compter de la date de réception de sa demande. Sans réponse de l’employeur passé ce délai, le congé est réputé accepté.

    En cas d’urgence, le délai de prévenance est ramené à 24 heures. Une réponse motivée de l’employeur est dans ce cas obligatoire : son silence ne vaut pas accord.

    Rémunération et droits du bénéficiaire

    Pendant le congé de solidarité internationale, le contrat de travail est suspendu et le salarié n’est donc pas rémunéré


    La durée du congé est néanmoins assimilée à une période de travail effectif pour le calcul des avantages liés à l'ancienneté et à l'avancement. 


    Le congé ne peut être décompté des jours de congé payés annuels.

    À savoir

    Au terme du congé, que celui-ci prenne fin à la date prévue ou soit interrompu pour force majeure, le salarié retrouve son emploi ou un emploi similaire assorti d'une rémunération au moins équivalente.

    Le salarié doit remettre à son employeur une attestation de fin de mission délivrée par l'association ou l'organisation auprès de laquelle il s’est engagé.

    Le congé pour catastrophe naturelle

    Le congé pour catastrophe naturelle est encadré par les articles L. 3142-48 à 53, R. 3142-33 et 34, D. 3142-35 du Code du travail. 

    Conditions d’accès

    Ce congé bénéficie au salarié résidant ou travaillant dans une zone touchée par une catastrophe naturelle. Pris en une ou plusieurs fois, il permet de participer aux activités des organismes apportant de l’aide aux victimes.

    Durée du congé

    En l’absence de dispositions conventionnelles, la durée du congé pour catastrophe naturelle est limitée à 20 jours par an.

    Demande du salarié

    La demande doit être adressée à l'employeur au moins 48 heures avant sa prise d'effet (sauf convention ou accord plus favorable) par tout moyen permettant d’en justifier la date (lettre recommandée avec accusé de réception, courrier remis en main propre contre récépissé…).

    À savoir

    En cas d’urgence, le délai de prévenance prévu par la loi est ramené à 24 heures

    Réponse de l’employeur

    L'employeur peut refuser le congé s'il estime, après consultation du CSE, que l’absence du salarié aura des conséquences préjudiciables à la production et à la bonne marche de l'entreprise. 

    Attention !

    Cette décision doit être motivée et notifiée au salarié par tout moyen lui conférant une date certaine, en respectant le délai prévu par la convention ou l’accord collectif applicable (en l’absence de dispositions conventionnelles, aucun délai légal n’est imposé à l’employeur, mais celui-ci est tenu de notifier son refus dans un délai raisonnable). 

    Le salarié peut contester le refus devant le conseil de prud'hommes, qui statuera selon une procédure accélérée.

    Rémunération et droits du bénéficiaire

    Pendant le congé pour catastrophe naturelle, le salarié n’est pas rémunéré (sauf dispositions conventionnelles plus favorables).


    La durée du congé ne peut être décomptée des jours de congés payés annuels

    Les autres dispositifs mobilisables à des fins bénévoles

    Le salarié qui souhaite s’engager dans une mission bénévole ou se former à des responsabilités associatives peut recourir à d’autres types de congés, non spécifiques au bénévolat mais lui permettant de suspendre son activité professionnelle le temps de concrétiser son projet. 

    Le projet de transition professionnelle (PTP)

    En recourant au projet de transition professionnelle, ex-CIF (congé individuel de formation), le salarié bénéficie d’un congé pour suivre une formation rémunérée, en dehors du plan de développement des compétences de son entreprise. 


    Ce dispositif peut être mobilisé par les salariés qui en remplissent les conditions et souhaitent se préparer à l’exercice de responsabilités associatives bénévoles.

    Le congé sabbatique

    Non rémunéré et accessible sous conditions, le congé sabbatique permet au salarié de suspendre son contrat de travail pendant une durée maximale de 11 mois (hors dispositions conventionnelles plus favorables) afin de mener à bien le projet de son choix, notamment bénévole (art. L. 3142-28 à 35, D. 3142-14 et 18 à 21 C. trav.). 

    À savoir

    Le congé sans solde est une autre solution à disposition du salarié, mais il n'est pas réglementé par le Code du travail et dépend donc de l'acceptation explicite de l'employeur.

    Le congé sabbatique et le congé sans solde sont présentés en détail dans notre sujet Congés pour convenance personnelle.


    Le salarié qui souhaite s’engager peut également prendre part à diverses actions bénévoles en dehors de ses horaires de travail. Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour favoriser l’engagement des salariés sur leur temps libre. 

    Le bénévolat de compétences

    Dans le cadre du bénévolat de compétence, le salarié apporte ses compétences à une organisation à finalité sociale sur son temps personnel et sans contrepartie financière. Il peut être soutenu par son entreprise, via des autorisations d’absence par exemple.

    Attention !

    Le bénévolat de compétences ne doit pas être confondu avec le mécénat de compétences (art. L. 8241-2 et 3 C. trav.), dans le cadre duquel une entreprise met ses salariés à disposition d’une association ou fondation reconnue d’utilité publique sur leur temps de travail. La rémunération est alors maintenue par l’employeur pendant toute la durée du prêt de main d’œuvre (limitée à 3 ans).

    Le congé solidaire

    Le congé solidaire est un congé conventionnel (non prévu par la loi mais par les conventions collectives) qui vise à sensibiliser les salariés à certains enjeux, notamment environnementaux. 


    Le salarié accomplit une mission bénévole dans le cadre d’un projet d’aide au développement (ex. : un programme de reforestation en Équateur) en prenant sur ses congés payés ou RTT (2 à 4 semaines généralement). L’employeur peut participer intégralement ou partiellement aux frais de mission.

    Les RTT utilisées pour des activités bénévoles

    Les conventions et accords collectifs peuvent prévoir des dispositions particulières pour les salariés responsables bénévoles au sein d’associations déclarées, afin de leur permettre de mener à bien leurs missions. Ces aménagements portent notamment sur les délais de prévenance, les actions de formation, le déroulement de carrière, la prise des jours de repos… 


    Les jours de RTT utilisés à des fins bénévoles sont assimilés à du temps de travail effectif.

    Un autre moyen de s’engager : le don de jours de repos ou de congé

    Les salariés qui souhaitent soutenir certaines actions solidaires et citoyennes ont aussi la possibilité, avec l’accord de leur employeur, de donner des jours de repos ou de congés à des associations d’intérêt général ou reconnues d’utilité publique (jusqu’à 3 jours par an). Ces jours sont convertis en unités monétaires.

    Attention !

    le salarié ne peut pas renoncer à ses 4 premières semaines de congés payés acquises annuellement. Le don de congés payés porte donc uniquement sur la 5e semaine légale et les éventuels jours de congés payés prévus par la convention collective ou l’accord collectif applicable.

    Le CEC : des droits à formation supplémentaires pour les salariés engagés au bénévolat

    Certaines activités citoyennes, comme le bénévolat associatif, permettent d’acquérir des droits à formation financés par l’État dans le cadre du compte d’engagement citoyen (CEC)

    Ce dispositif est accessible au bénévole membre de l’instance de direction d’une association (conseil d’administration, bureau…) ou encadrant d’autres bénévoles, sous deux conditions :

    • il doit avoir consacré au moins 200 heures dans l’année à son bénévolat, dont au moins 100 heures dans la même association ;
    • ce bénévolat doit avoir été effectué au sein d’une association déclarée depuis au moins 1 an (loi du 15/04/2024), intervenant dans l’un des champs définis (philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel) ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l’environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises.

    Le forfait alloué dans le cadre du CEC (240 € maximum par an, dans la limite d’un solde total de 720 €) est crédité sur le Compte personnel de formation (CPF) du salarié. Il peut servir à financer une formation spécifiquement destinée aux bénévoles, mais aussi (art. L. 6323-6 C. trav.) : 

    • une formation professionnelle donnant lieu à une certification, une attestation ou une habilitation répertoriée par le Code du travail ;
    • une préparation à la validation des acquis de l’expérience (VAE)
    • un bilan de compétences ;
    • une préparation aux épreuves théoriques et pratiques de toutes les catégories de permis de conduire d’un véhicule terrestre à moteur.

    À noter qu’il n’est plus possible, depuis la loi du 14/02/25, d’utiliser les droits du CPF pour financer une action de formation ou d’accompagnement des créateurs ou repreneurs d’entreprises.

    Le salarié éligible au CEC doit déclarer son activité associative au plus tard le 30 juin pour l’année civile précédente. Cette déclaration s’effectue en ligne sur Le compte bénévole. Elle est automatiquement transmise au dirigeant de l’association, alors chargé de la valider avant le 31 décembre.

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