Suivez-nous

Recherche Recherche   Recherche Recherche   Recherche Recherche   

    Dossier

    Allocation chômage : conditions d’attribution, montant et versement de l’ARE

    Les demandeurs d’emploi qui remplissent les conditions d’indemnisation de l’Assurance chômage perçoivent l’allocation de retour à l’emploi (ARE) versée mensuellement par France Travail (anciennement Pôle emploi). Son montant est proportionnel aux anciens revenus de l’allocataire. Quelles sont les conditions d’attribution de l’allocation chômage ? Peut-on en bénéficier après une démission ? Pendant combien de temps le demandeur d’emploi est-il indemnisé ? Explications ! À jour des règles en vigueur en 2023  

    Publié le 07. 09. 22 . Mis à jour le 21. 10. 24

    Partager sur

    Partager sur

    Réforme de l'Assurance chômage : une entrée en vigueur échelonnée dans le temps

    Volet 1 : réforme du calcul de l’allocation chômage depuis 2019  

    Le premier volet de la réforme a modifié les règles d’indemnisation de la façon suivante :

    • Depuis le 1er novembre 2019, les salariés de moins de 57 ans ayant perçu un salaire d’au moins 4 677 € brut par mois à l'époque (4 915,30€ depuis le 1er juillet 2024) voient leur allocation chômage baisser de 30 % à compter du 7e mois de versement.
    • Depuis le 1er octobre 2021, la formule de calcul intègre les jours non travaillés, ce qui diminue le montant de l’allocation des demandeurs d’emploi qui ont des durées d'emploi fractionnées, et allonge la durée de leurs droits.
    • Depuis le 1er décembre 2021, la condition d’accès au régime a été durcie, passant de 4 à 6 mois travaillés au cours des 24 derniers mois.

    Toutes ces règles sont applicables depuis le 1er décembre 2021.

     

    Volet 2 : réforme de la durée des droits pour certains allocataires depuis février 2023

     

    Le second volet de la réforme module depuis le 1er février 2023, la durée d’indemnisation de certains allocataires selon la conjoncture lorsque le taux de chômage est inférieur à 9%.

     

    Ainsi, la durée d’indemnisation est d’office réduite de 25 % pour tous les allocataires métropolitains, hormis certaines catégories (intermittents du spectacle, dockers, marins-pêcheurs, bénéficiaires du CSP, expatriés). 

     

    Deux compléments de droits sont toutefois prévus : 

     

    En cas de conjoncture dégradée (si le taux de chômage est supérieure ou égal à 9%), l’allocataire en fin de droits (30 jours restants ou moins) pourra bénéficier d’un complément de fin de droits prolongeant sa durée d’indemnisation, dans la limite de 25 % de la durée initiale. 

     

    Indépendamment de la conjoncture, l’allocataire en cours de formation au moment de la fin de ses droits pourra bénéficier d’un complément de fin de formation versé pendant le reste de la formation, dans la limite de 25 % des droits.

     

    Enfin, le dispositif de l’ARCE pour les allocataires créateurs ou repreneurs d'entreprise, impacté par la diminution de la durée d’indemnisation, est adapté en conséquence (voir en fin de dossier).

    Les conditions d'indemnisation de l'assurance chômage

    Les conditions générales d’indemnisation (conditions d’attribution de l’ARE)

    Pour pouvoir bénéficier d’une indemnité versée mensuellement par France Travail, le salarié qui perd son emploi doit remplir les conditions d’indemnisation de l’Assurance chômage :


    • justifier d’une affiliation au régime d’Assurance chômage d’au moins 6 mois (130 jours ou 910 heures travaillés) au cours d’une période de référence de 24 mois pour les salariés de moins de 53 ans ou de 36 mois pour les salariés de 53 ans et plus (la période de référence peut être allongée en cas de périodes de Covid, dans la limite de 35 mois) ;
    • ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite ;
    • être inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi de France Travail (et donc rechercher activement un emploi) ;
    • être apte à travailler ;
    • être dans une situation de chômage involontaire (fin de CDD ou de mission, licenciement, rupture conventionnelle) dans les 12 mois précédant l’inscription.

    Les demandeurs d’emploi qui remplissent toutes ces conditions perçoivent l’allocation de retour à l’emploi (ARE)

    Attention !

    Les périodes de suspension du contrat de travail non rémunérées d’au moins un an (congé sabbatique, congé sans solde ou assimilé) ne sont plus prises en compte dans le calcul de la durée d’affiliation.

    Dans certaines situations, le demandeur d’emploi qui ne remplit pas l’ensemble des conditions d’indemnisation peut solliciter le réexamen de son dossier par demande expresse auprès de son agence France Travail.


    Une instance paritaire régionale (IPR) ou territoriale (IPT) est chargée de statuer, de manière anonyme, dans les cas suivants :


    • départ volontaire d’un emploi ;
    • radiation d’un demandeur d’emploi par France Travail pour absence de démarche active dans son projet professionnel ;
    • appréciation de certaines conditions d’ouverture de droits ;
    • maintien du versement des prestations ;
    • remise des allocations et prestations indûment perçues ;
    • périodes non déclarées (PND) faisant obstacle à un rechargement ou à une ouverture de droits.

    Les conditions d’indemnisation chômage après une démission

    En cas de démission, le demandeur d’emploi ne peut pas, en principe, bénéficier d’une indemnisation, car il se trouve dans une situation de chômage volontaire.


    Le salarié qui démissionne est néanmoins indemnisé quand : 


    • il met fin à une activité qui a duré moins de 6 jours ou moins de 17 heures par semaine ;
    • il peut bénéficier, dans le cadre du dispositif du maintien des droits à 62 ans, du reliquat de ses droits (cette dérogation doit être appliquée directement par le conseiller France Travail).

    Dans ces deux cas spécifiques, la condition de chômage involontaire ne s’applique pas. 


    Il existe également d’autres situations dans lesquelles la démission ouvre droit à indemnisation : 


    • démission en vue d’un projet de reconversion professionnelle ;
    • réexamen des droits après 121 jours sur demande expresse du salarié ;
    • démission considérée comme légitime.

    Indemnisation chômage en cas de démission en vue d’un projet de reconversion


    Depuis le 1er novembre 2019, les salariés du secteur privé qui démissionnent pour se lancer dans un projet professionnel (reconversion ou création/reprise d’entreprise) peuvent bénéficier d’une indemnisation chômage sous certaines conditions :


    • avoir travaillé pendant au moins 5 ans en continu avant la rupture du contrat de travail ; 
    • avoir bénéficié du conseil en évolution professionnelle en amont de la démission ;
    • avoir fait valider le caractère réel et sérieux du projet de formation ou de création/reprise d’entreprise par une commission paritaire. 

    À ces conditions s’ajoutent les conditions générales d’indemnisation : ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite, être inscrit en tant que demandeur d’emploi auprès de France Travail, être apte à travailler.

    Avant d’entamer toute démarche et de démissionner, il convient de s’assurer de son droit à l’allocation d’aide au retour à l’emploi projet (AREP). Le site démission-reconversion permet au salarié d’estimer ses droits et de s’informer sur toutes les étapes à suivre. 

    Attention !

    France Travail contrôle chaque démissionnaire indemnisé dans les 6 mois qui suivent l’ouverture des droits afin de vérifier la bonne mise en œuvre du projet professionnel. Si le demandeur d’emploi n’accomplit pas les démarches sans motif valable, il est radié pendant 4 mois et le versement de son allocation est suspendu pour la même durée. 

    À l’issue de cette période, le demandeur d’emploi radié peut solliciter une reprise de ses droits, soit en déposant une demande auprès de l’instance paritaire régionale qui examinera ses efforts de reclassement au cours des 4 derniers mois, soit en retravaillant pendant 3 mois (65 jours travaillés).

    Indemnisation chômage sur demande expresse après 121 jours


    Si le demandeur d’emploi démissionnaire remplit toutes les autres conditions d’indemnisation, il peut expressément demander un réexamen de ses droits auprès de l’instance paritaire régionale de son agence, au terme d’un délai de 121 jours à compter de la rupture du contrat de travail. Il devra justifier d’actes positifs de recherche d’emploi et de réinsertion professionnelle.


    Indemnisation chômage en cas de démission légitime


    Il existe une liste limitative de démissions considérées comme “légitimes”, en raison de leur motif/contexte, automatiquement assimilées à du chômage involontaire (sans aucune démarche de la part du salarié). Ces cas de démission légitimes permettent, si les autres conditions sont réunies, d’être indemnisé au titre de l’ARE.


    • démission du salarié de moins de 18 ans qui déménage pour suivre ses parents/ascendants ;
    • démission du salarié qui déménage pour suivre son conjoint exerçant un nouvel emploi ;
    • démission du salarié qui déménage en raison d’un mariage/pacs (si le délai entre la démission et l'événement n’excède pas 2 mois) ;
    • démission d’un contrat aidé pour exercer un nouvel emploi ou suivre une formation ;
    • démission de la dernière activité salariée en cas de reprise des droits chômage ;
    • démission à la suite du non-versement des salaires par l’employeur ;
    • démission du salarié victime d’actes délictueux au sein de son entreprise ;
    • démission du salarié qui déménage pour échapper à un contexte de violences conjugales ;
    • démission dans les 65 jours travaillés suivant l’embauche pour un emploi repris à la suite d’un licenciement, d’une rupture conventionnelle ou au terme d’un CDD ou d’une mission n’ayant pas donné lieu à inscription comme demandeur d’emploi ;
    • démission pour reprendre un emploi en CDI auquel l’employeur met fin avant 65 jours travaillés (sous réserve que le salarié totalise 3 ans d’affiliation) ;
    • démission du salarié par la mise en œuvre d’une clause de résiliation automatique ;
    • démission d’un journaliste consécutive à la cession de son journal ou à un changement de nature à porter atteinte à ses intérêts moraux ;
    • démission pour conclure un contrat de service civique, un contrat ou une mission de volontariat de solidarité internationale ou volontariat associatif ;
    • démission du salarié qui déménage pour suivre son enfant handicapé admis dans une structure d’accueil éloigné de son lieu de résidence ;
    • démission d’un assistant maternel consécutive au refus de l’employeur de faire vacciner son enfant en application du code de la santé publique.

    Les conditions d’indemnisation pendant une procédure de licenciement économique en cas d’adhésion au CSP

    Dans les entreprises de moins de 1 000 salariés, l’employeur qui envisage de procéder à des licenciements économiques doit proposer un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à tous les salariés concernés. 


    Les salariés qui acceptent le CSP bénéficient d’un accompagnement renforcé et, sous condition d’ancienneté, d’une allocation spécifique : l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP). Son montant est supérieur à celui de l’ARE. 

    À savoir

    Le salarié qui ne remplit pas les conditions d’indemnisation de l’ASP peut prétendre à l’ARE dans les conditions de droit commun, pendant toute la durée du CSP.

    À l’issue du CSP, si le bénéficiaire est toujours à la recherche d’un emploi, il peut s’inscrire comme demandeur d’emploi selon une procédure simplifiée. S’il en remplit les conditions, il pourra être indemnisé au titre de l’ARE, après déduction des jours indemnisés au titre de l’ASP.

    Les conditions d’indemnisation des travailleurs indépendants

    Depuis le 1er novembre 2019, certains travailleurs indépendants bénéficient d’une allocation forfaitaire en cas de perte de leur activité, distincte de l’ARE versée aux salariés.

    À savoir

    La loi du 14 février 2022 en faveur des travailleurs indépendants a modifié les conditions d’attribution de l’allocation travailleur indépendant (ATI). Ainsi, depuis le 1er avril 2022, il faut :

    • avoir perçu au moins 10 000 euros sur une seule des deux années d’activité antérieure (et non plus 10 000 euros minimum par an sur les deux dernières années) ;
    • être en situation judiciaire (redressement judiciaire en cas de remplacement du dirigeant) ou en situation d’absence de viabilité de l’activité attestée par un tiers de confiance (expert-comptable, réseau consulaire du secteur d’activité concerné…), le caractère non viable de l’activité correspondant à une baisse d’au moins 30 % des revenus déclarés par le travailleur indépendant au titre de l’impôt sur le revenu des deux dernières années ;
    • ne pas dépasser le plafond de ressources défini (les ressources autres que le revenu d’activité doivent être inférieures au montant forfaitaire mensuel du RSA pour une personne seule et sans enfant, soit 635,71€ en 2024 et 317,86 € à Mayotte) ;
    • être à la recherche d’un emploi ;
    • s’inscrire à France Travail ou demander l’ATI dans les 12 mois suivant la fin de l’activité non salariée. 

    Le recours à l’ATI est limité à 1 demande tous les 5 ans. Ce délai commence à courir à la date à laquelle le bénéficiaire a cessé de percevoir l’allocation au titre d’une précédente activité.


    Les droits à l’ATI sont valables pendant un délai de 3 ans augmenté de la durée de versement, soit 3 ans et 8 mois.


    En cas de reprise d’activité professionnelle (salariée ou non salariée), l’ATI est intégralement cumulable avec les rémunérations perçues pendant une durée de 3 mois, consécutifs ou non. Au-delà, le versement de l’ATI est interrompu.

    Le calcul de la durée et du montant de l'allocation chômage

    Pour calculer le droit à indemnisation du demandeur d’emploi, il faut calculer la durée du droit puis le montant de l’allocation chômage qui lui sera versée.


    C’est France Travail qui calcule et notifie par courrier à l’allocataire la durée et le montant de son indemnisation.

    La durée d’indemnisation

    Depuis octobre 2021 et la réforme du calcul de la durée d’indemnisation, le principe 1 jour travaillé = 1 jour indemnisé demeurait pour tous les allocataires. 

    Nouveau

    Pour toute ouverture de droits avec une fin de contrat de travail à compter du 1er février 2023, le mode de calcul reste le même mais le nombre de jours indemnisés est réduit de 25 % pour les allocataires de France métropolitaine

    Des compléments sont prévus pour certains allocataires :

    • un complément de fin de droits (CFD), en cas de conjoncture dégradée, pour l’allocataire à qui il reste 30 jours de droits ou moins ;
    • un complément de fin de formation (CFF), indépendamment de la conjoncture, pour l’allocataire qui suit une formation se poursuivant au-delà de la fin des droits (complément versé jusqu’à la fin de la formation, dans la limite de 25 % des droits).

    Calcul de la durée d’indemnisation


    Depuis le 1er octobre 2021, la durée d’indemnisation du demandeur d’emploi est égale au nombre de jours calendaires (qu’ils soient travaillés ou chômés) compris dans la période d’affiliation, du premier au dernier contrat de travail.


    Sont déduites de cette durée certaines périodes hors contrat de travail, à savoir :



    Sont également déduits les jours non travaillés dépassant 75% des jours travaillés :

    En effet, le nombre de jours non travaillés (dont les périodes de suspension de contrat non rémunérées ou non indemnisées) pris en compte dans la période d’affiliation ne peut pas dépasser 75 % des jours travaillés retenus. 


    Ainsi :

    Durée d’indemnisation 2021 = jours calendaires - jours non couverts - (jours de dépassement non travaillés > 75 % des jours travaillés)

    Autre méthode de calcul : 

    Durée 2021 = jours travaillés convertis en calendaires + plafond à 75% - jours non couverts

    Nouveau depuis le 1er février 2023, la durée est réduite de 25%

    Depuis le 1er février 2023, pour les allocataires de France métropolitaine, la formule de calcul ne change pas, mais le résultat obtenu est réduit de 25% en le multipliant par le coefficient réducteur 0,75. Ainsi :

    Durée d’indemnisation en 2023 = [jours calendaires - jours non couverts - jours de dépassement X 0,75

    Autre méthode de calcul :

    Durée 2023 = [jours travaillés convertis en calendaires + plafond à 75% - jours non couverts] X 0,75

    Durée maximale d’indemnisation


    Pour toute ouverture de droits avec une fin de contrat de travail jusqu’au 31 janvier 2023, le calcul de la durée maximale d’indemnisation est fondé sur le principe simple 1 jour affilié = 1 jour indemnisé : 


    • 24 mois travaillés ouvrent droit à 24 mois indemnisés avant 53 ans ;
    • 30 mois travaillés ouvrent droit à 30 mois indemnisés à 53 et 54 ans ;
    • 36 mois travaillés ouvrent droit à 36 mois indemnisés à partir de 55 ans. 

    Nouveau

    Pour toute ouverture de droits avec une fin de contrat de travail à compter du 1er février 2023, le principe 1 jour affilié = 1 jour indemnisé est supprimé : la durée maximale d’indemnisation est réduite d’au moins 6 mois pour les allocataires métropolitains (hormis certaines catégories, voir le “À savoir” ci-après). 

    La durée maximale augmentant selon l’âge, la réduction est plus forte dès 53 ans :

    • 24 mois travaillés ouvrent droit à 18 mois indemnisés avant 53 ans (au lieu de 24 mois, soit une diminution de 6 mois) ;
    • 30 mois travaillés ouvrent droit à 22,5 mois indemnisés à 53 et 54 ans (au lieu de 30 mois, soit une diminution de 7,5 mois) ;
    • 36 mois travaillés ouvrent droit à 27 mois indemnisés à partir de 55 ans (au lieu de 36 mois, soit une diminution de 9 mois). 

    Dans la réglementation, bien que les durées soient diminuées de 25 %, les durées maximales sont conservées du fait des compléments potentiels pour certains allocataires (fin de droits et fin de formation) expliqués ci-dessous.

    À savoir

    La réduction de la durée d’indemnisation ne s’applique pas aux :

    • allocataires de Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, compte tenu des caractéristiques économiques particulières de ces territoires d’outre-mer ;
    • intermittents du spectacle, en raison des particularités inhérentes à leurs professions ;
    • marins-pêcheurs salariés ;
    • ouvriers dockers occasionnels ;
    • salariés d’employeurs installés à l’étranger en adhésion volontaire ou facultative.

    Pour ces allocataires, la durée maximale d’indemnisation reste de :

    • 24 mois (730 jours) avant 53 ans ;
    • 30 mois (913 jours) à 53 et 54 ans ;
    • 36 mois (1 095 jours) à partir de 55 ans.

    La formule de calcul de la durée d’indemnisation reste également la même :

    Durée d’indemnisation = jours calendaires - jours non couverts - (jours non travaillés > 75 % travaillés)

    Attention !

    En cas de déménagement de l’allocataire entre la métropole et l’outre-mer (et inversement), la réglementation appliquée à l’ouverture des droits est maintenue :

    • l’allocataire de métropole qui déménage en outre-mer conserve une durée d’indemnisation réduite ;
    • l’allocataire d’outre-mer qui déménage en métropole conserve sa durée d’indemnisation sans réduction. 

    Durée minimale d’indemnisation


    Depuis le 1er décembre 2021, la durée minimum d’indemnisation est de 6 mois et proportionnelle à la durée de travail effectuée (exemple : 7,5 mois travaillés = 7,5 mois indemnisés).

    Nouveau

    À compter du 1er février 2023, la durée minimale devient un plancher, c'est-à-dire que l’application du coefficient réducteur fixé à 0,75 ne peut avoir pour effet de diminuer la durée d’indemnisation en dessous de 6 mois. Par conséquent :  

    • les allocataires ayant travaillé 6 mois sont indemnisés 6 mois ;
    • les allocataires ayant travaillé 7 ou 8 mois sont indemnisés 6 mois, du fait de l’application du coefficient réducteur (durée X 0,75).

    Complément de fin de droits en cas de conjoncture dégradée*

    *Nouveau

    Depuis le 1er février 2023, en cas de conjoncture dégradée, les allocataires métropolitains en fin de droits (30 jours et moins) pourront, selon les conditions définies, bénéficier d’un complément de fin de droits (CFD). Celui-ci prolonge de 25 % la durée de leur indemnisation, dans la limite de la durée maximale d’indemnisation, soit :

    • un complément de 6 mois pour les moins de 53 ans ;
    • un complément de 7,5 mois pour les 53 et 54 ans ;
    • un complément de 9 mois pour les 55 ans et plus.

    À savoir

    La conjoncture est considérée comme dégradée dès lors que le taux de chômage en France (hors Mayotte) atteint 9 % ou qu’il progresse d’au moins 0,8 point sur un trimestre.

    Concrètement, un arrêté est pris dans les 10 jours maximum suivant la publication de l’Insee. Le CFD est alors applicable à compter du premier jour du mois de la publication de l’arrêté. Son attribution est notifiée à l’allocataire dès publication de l’arrêté, au plus tôt 30 jours avant la fin prévisionnelle des droits, et reste acquise même si la conjoncture s’améliore.

    Le CFD cesse d’être attribué aux allocataires en fin de droits lorsque le taux de chômage repasse sous 9 % ou lorsqu’il baisse d’au moins 0,8 point sur un trimestre. Un arrêté est pris dans les 10 jours suivant la publication de l’Insee. L’attribution du CFD cesse alors au premier jour du mois suivant la publication de l’arrêté.

    Complément de fin de formation en cas de formation inachevée en fin de droits


    Quelle que soit la conjoncture, les allocataires en cours de formation à la date de fin de droits pourront, selon les conditions définies, bénéficier d’un complément de fin de formation (CFF). Celui-ci prolonge leurs droits jusqu’à la fin de la formation, dans la limite de 25 % de la durée des droits. 


    Pour que le CFF soit attribué, la formation doit être qualifiante, d’une durée d’au moins 6 mois, inscrite dans le PPAE, et toujours en cours au dernier jour d’indemnisation.

    À savoir

    La mesure qui permet, en cas de formation, de prolonger les droits des allocataires de 53 et 54 ans ayant une durée d’indemnisation d’au moins 30 mois est conservée (prolongation des droits dans la limite de 6 mois).

    Le montant de l’allocation chômage

    Le montant de l’allocation mensuelle versée par France Travail est calculé à partir d’une allocation journalière multipliée par le nombre de jours dans le mois.


    Pour obtenir le montant de l’allocation journalière, on calcule un salaire journalier de référence (SJR). Ce salaire de référence est ensuite multiplié par un taux de remplacement variable selon le niveau de salaire.


    Calcul du salaire de référence 


    Depuis le 1er octobre 2021, le salaire de référence est égal à la somme des rémunérations brutes perçues au cours des 24 derniers mois


    En cas de rémunération inhabituelle (périodes de chômage partiel, d’arrêt maladie, de congé maternité/paternité/adoption, de congé de proche aidant, ou encore de mi-temps thérapeutique), un salaire journalier moyen “fictif” est reconstitué au titre du contrat de travail au cours duquel intervient la période d’inactivité, comme si la rémunération perçue par le salarié pendant cette période était à son niveau normal. 


    Cette reconstitution est :


    • automatique pour les périodes de maladie supérieures à 15 jours, de maternité ou d’adoption, d’accident du travail, de paternité, de formation, d’activité non déclarée (PND), d’activité partielle et d’activité partielle de longue durée (APLD) ;
    • soumise à conditions dans les autres cas (l’allocataire doit transmettre les pièces justificatives des périodes spécifiques de salaire réduit).

    Calcul du salaire journalier de référence (SJR)


    Depuis le 1er octobre 2021, pour toutes les formes de rupture du contrat de travail (sauf en cas de procédure de licenciement), le salaire journalier de référence (SJR) est égal au salaire de référence divisé par la durée d’indemnisation (nombre de jours travaillés ou non inclus dans la période d’affiliation).


    Salaire journalier de référence = salaire de référence ÷ durée d’indemnisation

    Calcul du montant brut de l’ARE


    Le montant brut de l’indemnisation chômage se calcule à partir de la formule la plus avantageuse pour le demandeur d’emploi entre :


    • 40,4 % du salaire journalier de référence + une partie fixe de 13,11 € par jour (montant applicable depuis le 1er juillet 2024) ;
    • 57 % du salaire journalier de référence.

    Si le résultat est inférieur à 31,97 € (allocation minimale revalorisée au 1er juillet 2024), France travail verse le montant de l’allocation minimale, qui dans tous les cas ne peut pas dépasser 75 % du SJR.

    À savoir

    Des règles particulières s’exercent en cas de travail à temps partiel. On applique un “coefficient temps partiel” à la partie fixe comprise dans la formule de calcul de l’allocation et au montant de l’allocation journalière minimale. Ce coefficient est égal au nombre d’heures de travail hebdomadaire du salarié divisé par la durée de travail hebdomadaire légale (35 heures) dans son ancienne entreprise.

    Par exemple, pour 30 heures de travail par semaine et une durée de travail légale de 35 heures par semaine dans l’entreprise, le coefficient temps partiel sera de 30 ÷ 35 = 0,86.

    Calcul du montant net de l’ARE


    Le montant net de l’ARE est obtenu après déduction de


    • 3 % du salaire journalier de référence (pour financer les retraites complémentaires) ;
    • 6,2 % du montant brut de l’ARE pour le demandeur d’emploi imposable, ou 3,8 % pour le demandeur d’emploi non imposable, au titre de la CSG (le demandeur d’emploi est exonéré de CSG si son revenu fiscal de référence est inférieur à 53 € pour 2022) ;
    • 0,5 % du montant brut de l’ARE après abattement de 3 % pour les frais liés à la recherche d’emploi, au titre de la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), sauf pour les demandeurs d’emploi non imposables ; 
    • pour les demandeurs d’emploi relevant du régime d’Alsace-Moselle : 1,60 % ou 1,30 % du montant brut de l’ARE, au titre du régime agricole.

    Attention !

    Les prélèvements CSG et CRDS ne peuvent pas avoir pour conséquence de réduire le montant de l’allocation à un montant inférieur au Smic journalier.

    ARE et prélèvement à la source

    Le prélèvement à la source (PAS) a été mis en place le 1er janvier 2019. L’impôt est retenu sur la rémunération du salarié puis reversé à la DGFIP (Direction générale des Finances publiques) par l’employeur.

    Pour les demandeurs d’emploi qui perçoivent une indemnisation chômage, c’est France Travail qui prélève l’impôt sur le montant de l’allocation, selon le taux transmis par la DGFIP, et qui le reverse à cette dernière. Le demandeur d’emploi peut prendre connaissance du montant prélevé sur son allocation depuis son espace personnel en ligne.

    Coefficient de dégressivité


    Le décret du 26 juillet 2019 instaure le principe d’une allocation chômage dégressive, avec une décote de 30 % maximum pour les bénéficiaires âgés de moins de 57 ans à la fin de leur contrat de travail et ayant perçu plus de 4 858 € brut de salaire mensuel (ce qui correspond à une allocation journalière supérieure à 91,02 € brut). Cette décote s’applique à partir du 7e mois d’indemnisation (183è jour) et ce jusqu’à la fin du droit.

    Réduire le montant de l’allocation de 30% équivaut à multiplier ce montant par 0,7 %.


    • Pour les salaires entre 4 858 € et 6 938 €, les allocataires perçoivent une allocation forfaitaire à 2 769 € brut par mois (au 1er juillet 2023)
    • Pour tous les salaires supérieurs à 6 938 € brut, les allocataires perçoivent une allocation diminuée de 30% jusqu'à la fin de leur droit (au 1er juillet 2023).

    À savoir

    Le délai de 182 jours (6 mois) est suspendu lorsque l’allocataire suit une formation validée dans le cadre du PPAE (projet personnel d’accès à l’emploi) ou financée en tout ou partie par le CPF (compte personnel de formation). Il recommence à courir en cas de nouveau droit, de droit d’option ou de révision du droit dans le cadre des activités conservées.

    CFTC.fr
    light light

    CFTC.fr

    La CFTC s’engage pour améliorer vos droits, à travers différentes propositions.

    Les délais de versement de l’ARE

    Le versement de l’indemnisation chômage n’est pas immédiat. Depuis le 1er octobre 2021, l’ARE commence à être versée au demandeur d’emploi à l’issue de trois délais.


    Différé spécifique d’indemnisation


    Le différé spécifique d’indemnisation est appliqué en cas de versement d’indemnités de fin de contrat supra-légales (c’est-à-dire dont le montant est supérieur à celui fixé par la loi). La durée maximale du différé est de 75 jours en cas de licenciement économique, et de 150 jours pour tous les autres motifs de rupture du contrat de travail.


    Différé d’indemnisation congés payés  


    La durée de ce différé est calculée en fonction de l’indemnité compensatrice de congés payés (ICCP) versée au salarié. Il court à compter du lendemain de la fin du contrat de travail.


    Le différé d’indemnisation congés payés s’applique après le différé spécifique d’indemnisation (si celui-ci s’exerce). Il est plafonné à 30 jours calendaires.


    Délai d’attente de 7 jours


    Ce délai commence à courir au terme du ou des autres différé(s) d’indemnisation applicable(s). 


    En cas d’ouverture de droits successifs, le délai d’attente de 7 jours est appliqué une seule fois par an.

    Cas particulier : le versement de l’ARE pour les créateurs et repreneurs d’entreprise

    L’allocataire qui souhaite créer ou reprendre une entreprise peut, sous conditions, percevoir l’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE), correspondant à 45 % du capital restant des droits ARE (montant de l’allocation mensuelle multiplié par la durée restante). 


    Si son activité cesse, il peut bénéficier, après application d’un différé, des droits ARE restants.

    Nouveau

    Pour les fins de contrat intervenant depuis le 1er juillet 2023, pour tous les bénéficiaires y compris dans les DROM-COM, le taux de l’ARCE est rehaussé de 45 % à 60 %.

    En métropole, étant donné que la durée est réduite de 25%, par ricochet, le montant du capital est aussi réduit ; rehausser de 45 à 60 % la part du capital neutralise cet effet de capital “réduit”. Concrètement, deux périodes sont prévues :

    • pour les contrats prenant fin entre le 1er février et le 30 juin 2023, en cas de demande d’ARCE, la durée des droits n’est pas réduite de 25 % dans le calcul du capital, et la part est de 45 % du capital ;
    • pour les contrats prenant fin depuis le 1er juillet 2023, en cas de demande d’ARCE, la durée des droits est réduite de 25 % dans le calcul du capital, et la part est de 60 % du capital “réduit”.

    Dans les DROM-COM, la durée d’indemnisation n’est pas réduite de 25%, donc le montant du capital reste entier ; rehausser de 45 à 60% la part du capital augmente la part du capital des allocataires DROM-COM par rapport aux allocataires métropolitains.

    Ces contenus pourraient vous intéresser