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    3 min pour comprendre

    Allocation chômage

    Le salarié qui perd son emploi peut percevoir une indemnisation versée par France Travail, sous réserve de remplir les conditions d’indemnisation de l’Assurance chômage. Quelles sont ces conditions ? Qui peut bénéficier de l’ARE (allocation de retour à l’emploi) et pendant combien de temps ? On vous explique l’essentiel !

    Publié le 07. 09. 22 . Mis à jour le 16. 05. 25

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    Qu’est-ce que l’Assurance chômage ?

    L’Assurance chômage est une assurance obligatoire à laquelle cotisent les employeurs et qui permet de verser un revenu de remplacement (allocation chômage) aux salariés sans emploi, sous certaines conditions. 


    Le régime d’Assurance chômage est géré paritairement par les représentants des salariés et les représentants des employeurs via l’Unédic (Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce).

    Comment sont fixées les règles d’indemnisation chômage ?

    Les règles d’indemnisation chômage sont négociées par les partenaires sociaux dont la CFTC, au regard de l’évolution prévisionnelle du marché de l’emploi et selon un document de cadrage fourni par le gouvernement. 


    Les règles négociées donnent lieu à la signature d’un accord appelé convention, et agréé par le Premier ministre sous réserve d’être conforme à la trajectoire financière et aux objectifs prédéfinis. 


    À défaut d’accord, c’est l’État qui fixe les règles d’indemnisation chômage, par décret. 


    Après deux réformes par décrets, en 2019 et 2023, une convention a été signée le 15 novembre 2024 par les partenaires sociaux et fixe de nouvelles règles d'indemnisation applicables depuis le 1er avril 2025.

    Qui finance le régime d’Assurance chômage ?

    L’Assurance chômage est financée par les travailleurs et par les contributions des employeurs.


    Depuis octobre 2018, les contributions salariales sont supprimées, sauf pour les intermittents du spectacle et les salariés expatriés. En compensation, une part de la CSG activité est affectée au financement du régime d’Assurance chômage.


    Depuis le 1er janvier 2019, les contributions patronales ne sont pas dues pour les salaires inférieurs à 1,6 fois le Smic (allègement Fillon). Pour les salaires supérieurs, à compter du 1er mai 2025, le taux de contribution patronale est de 4 % (contre 4,05%).


    Depuis le 1er septembre 2022, ce taux est minoré ou majoré (entre 3 et 5,05 %) dans les entreprises d’au moins 11 salariés de 7 secteurs (fixés par arrêté pour 3 ans) : l’agro-alimentaire, la publicité, l’hébergement et la restauration, l’assainissement des eaux et la gestion des déchets, le transport et l’entreposage, la fabrication de caoutchouc et plastique, le travail du bois, l’industrie du papier et l’imprimerie. C’est ce qu’on appelle le mécanisme de “bonus-malus”.

    Quelles sont les conditions d’attribution de l’ARE (allocation de retour à l’emploi) ?

    Le versement de l’ARE par France Travail (anciennement Pôle emploi) n’est pas systématique. Pour pouvoir en bénéficier, le demandeur d’emploi doit remplir l’ensemble des conditions d’indemnisation de l’Assurance chômage :  

    • avoir été salarié au moins 6 mois (soit l’équivalent de 130 jours ou 910 heures travaillés) au cours des 24 derniers mois (ou 36 derniers mois pour le demandeur d’emploi de plus de 53 ans à la date de fin de son dernier contrat de travail) ; nouveau : à titre dérogatoire, les salariés en contrats saisonniers doivent justifier d'une affiliation d'au moins 5 mois ;
    • avoir perdu son emploi de manière involontaire (licenciement, fin de CDD ou de mission d'intérim, rupture anticipée à l’initiative de l’employeur, rupture conventionnelle) ;
    • s’inscrire à France Travail dans les 12 mois qui suivent la rupture du contrat de travail ;
    • rechercher activement un emploi ou suivre une formation inscrite dans le projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) défini avec le conseiller ou une formation financée par le compte personnel de formation (CPF) ;
    • être physiquement apte à l’emploi ;
    • ne pas avoir atteint l’âge et le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein.

    À savoir

    Les salariés engagés dans une procédure de licenciement pour motif économique peuvent, sous conditions, adhérer au CSP (contrat de sécurisation professionnelle) et

    bénéficier d’une allocation spécifique appelée allocation de sécurisation professionnelle (ASP), versée par France Travail. 

    Comment faire une demande d'allocation chômage ?

    La demande d’allocation chômage se fait en même temps que l’inscription à France Travail (anciennement Pôle emploi). Cette inscription s’effectue en ligne via un service simplifié, sauf situations exceptionnelles définies par France Travail.


    France Travail étudie la situation du demandeur d’emploi et calcule le montant de ses droits. En cas d’ouverture de droits, le demandeur d’emploi reçoit une notification précisant le montant de son allocation chômage et la durée maximale de son indemnisation. 

    CFTC.fr
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    CFTC.fr

    La CFTC s’engage pour améliorer vos droits, à travers différentes propositions.

    Peut-on toucher l’allocation chômage après une démission ?

    Bien que la démission constitue une perte d’emploi volontaire, elle peut ouvrir droit à une indemnisation chômage dans certaines situations : 


    • démission en vue d’un projet de reconversion ou de création/reprise d’entreprise réel et sérieux (sous conditions) ;
    • démission considérée comme légitime en raison de son motif/contexte et assimilée à du chômage involontaire : démission pour déménager et suivre un conjoint qui change d’emploi, démission à la suite de violences conjugales, démission à la suite d’actes délictueux dans l’entreprise… (la liste des démissions légitimes est définie par le Code du travail).  

    Nouveau

    Depuis le 1er avril 2025, un des cas de démission légitime a été assoupli : désormais, la démission est considérée comme légitime si elle a lieu dans les 48 jours travaillés au 1er avril 2025 (contre 65 jours travaillés) suivant l'embauche pour un emploi repris à la suite d'un licenciement, d'une rupture conventionnelle ou au terme d'un CDD ou d'une mission.

    À savoir

    Le salarié qui démissionne sans motif légitime a la possibilité de demander le réexamen de ses droits 121 jours après la rupture du contrat de travail. Il devra alors justifier d’actes positifs de recherche d’emploi, et remplir l’ensemble des autres conditions d’indemnisation. 

    Quel est le montant de l’ARE ?

    Le montant de l’ARE est proportionnel aux salaires perçus par le demandeur d’emploi au cours des 24 mois précédant la perte de son emploi (36 mois pour les allocataires de 55 ans et plus), dans la limite des plafonds de l’Assurance chômage. 

    • 31,97

      € / jour minimum

    • 294,21

      € / jour maximum

    Source : (selon les montants revalorisés au 1er juillet 2024)

    L’ARE minimale est fixée à 31,97 € brut par jour (après la perte d’un emploi à temps plein). L’allocation versée au demandeur d’emploi ne peut toutefois pas dépasser 75 % de son salaire journalier de référence (SJR).

    L’ARE maximale est fixée à 294,21 € brut par jour.

    Le montant de l'ARE est-il le même pendant toute la durée du droit ?

    L'allocation chômage est dégressive, avec une décote de 30% maximum pour les bénéficiaires âgés de moins de 55 ans au 1er avril 2025 (au lieu de 57 ans depuis 2019) à la fin de leur contrat de travail et ayant perçu plus de 4915,33 euros brut de salaire mensuel. Cette décote s'applique à partir du 7e mois d'indemnisation (183è jour) et ce jusqu'à la fin du droit.

    Réduire le montant de l'allocation de 30% équivaut à multiplier ce montant par 0,7%.

    Pour les salaires entre 4915,33 et 6938 euros, les allocataires perçoivent une allocation forfaitaire de 2769 euros brut par mois (au 1er juillet 2024).

    Pour tous les salaires supérieurs à 6938 euros brut, les allocataires perçoivent une allocation diminuée de 30% jusqu'à la fin de leur droit (au 1er juillet 2024).

    Pendant combien de temps est versée l’allocation chômage ?

    La durée d’indemnisation est égale au nombre de jours calendaires compris entre la date de début du premier contrat de travail identifié au cours des 24 ou 36 derniers mois d’affiliation (selon l’âge du demandeur d’emploi) et la date de fin du dernier contrat de travail, qu’il s’agisse de jours travaillés ou non travaillés. 


    Certaines périodes (arrêts maladie, congé maternité, congé paternité, etc.) non couvertes par un contrat de travail sont toutefois déduites du nombre de jours calendaires.


    Depuis le 1er février 2023, la durée d'indemnisation est réduite de 25% pour les allocataires de France métropolitaine, hormis certaines catégories* (voir ci-après).


    Concrètement, la formule de calcul de la durée d'indemnisation reste la même, mais le résultat obtenu est multiplié par le coefficient réducteur 0,75.


    Par exemple, un salarié qui a travaillé 12 mois aura droit à 9 mois d'indemnisation, et non plus à 12 mois.


    Par ailleurs, deux compléments de droits sont créés :


    • indépendemment de la conjoncture, en cas de formation inachevée en fin de droits, un complément de durée est attribué jusqu'à la fin de la formation et dans la limite de 25% de la durée maximale : c'est le complément de fin de formation ;
    • en cas de conjoncture dégradée, un complément de durée est attribué aux allocataires en fin de droits (reliquat inférieur à 30 jours), correspondant à 25% de la durée maximale : c'est le complément de fin de droits.

    * Exceptions ! La réduction de la durée d'indemnisation ne s'applique pas à tous

    Ne sont pas concernés :

    • les allocataires de Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint Pierre et Miquelon, Saint Barthélémy, Saint Martin, compte tenu des caractéristiques économiques particulières de ces territoires d'Outre mer
    • les intermittents du spectacle, en raison des particularités inhérentes à leurs professions
    • les marins pêcheurs salariés.

    Nouveau

    Depuis le 1er avril 2025, pour l'ensemble des allocataires en France entière :

    - le nombre de jours non travaillés pris en compte dans la période ne peut pas dépasser 70% des jours travaillés retenus (contre 75% avant)

    - l'âge à partir duquel l'indemnisation est plus longue est relevé de 2 ans soit :

    • 18 mois maximum (24 mois dans les DROM COM) pour les allocataires de moins de 55 ans
    • 22,5 mois maximum (30 mois dans les DROM COM) pour les allocataires de 55 ans et 56 ans
    • 27 mois maximum (36 mois dans les DROM COM) pour les allocataires de 57 ans et plus

    Nouvelles modalités de versement de l'ARE depuis le 1er avril 2025

    L'allocation chômage est versée tous les mois "à terme échu", ce qui signifie que le montant mensuel est versé au début du mois suivant. Ainsi, le montant d'allocation correspondant au mois d'avril est versé début mai.

    Depuis le 1er avril 2025, le montant menseul de l'allocation est le même pour chaque mois et correspond à un forfait de 30 jours, y compris le mois de février, sous réserve des événements intervenant au cours du mois (emploi, maladie) ne devant pas donner lieu à indemnisation. Cette modalité de paiement, appelée "mensualisation", ne remet pas en cause la durée totale du droit qui reste inchangée : le nombre de jours non versés (soit 5 jours pas an) est reporté à la fin du droit.

    La mensualisation s'applique à tous les allocataires en cours d'indemnisation au 1er avril 2025 (pas seulement les nouveaux allocataires). Chaque allocataire en cours d'indemnisation reçoit un courrier pour l'informer que le versement de son allocation change ; Le montant mensuel maximum de l'allocation est exprimé par mois, sans qu'il ne soit fait référence au nombre de jours du mois, puisque le monttant mensuel est le même chaque mois.

    Que se passe-t-il pour le demandeur d’emploi en fin de droits ?

    Une fois le droit épuisé (pas de complément), il est possible de toucher une allocation sous conditions d’affiliation et de ressources. En effet, un deuxième régime coexiste aux côtés du régime d’Assurance chômage : le régime de solidarité, financé et réglementé par l’État. 


    L’allocation spécifique de solidarité (ASS) est versée par France Travail. Son montant est identique pour tous les bénéficiaires : 19,33 € / jour (depuis le 1er avril 2025, soit 579,90 € pour un mois de 30 jours).


    Elle est accordée sous conditions de ressources pour une période de 6 mois renouvelables. En cas de reprise d’activité, elle peut être maintenue et cumulée aux revenus perçus, pendant au maximum 3 mois. 

    À savoir

    Le demandeur d’emploi qui arrive en fin de droits sans être éligible à l’ASS peut demander à bénéficier de l’allocation de fin de droitsElle est égale au montant de la partie fixe (13,97€) multipliée par 27, soit 377,19 (au 1er juillet 2024). L'AFD est versée en une seule fois.

    Depuis le 1er avril 2025, l'AFD est versée automatiquement à l'allocataire dont les droits seront épuisés et qui ne peut pas bénéficier de l'ASS pour un motif autre que la condition de revenus. L'allocataire n'aura plus à en faire la demande.

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