La rupture conventionnelle est possible dans le cadre d’un CDI, indépendamment de la durée de travail (temps plein ou temps partiel) et de l’ancienneté du salarié (une fois la période d’essai expirée). Les salariés en CDD ou en contrat temporaire ne sont pas concernés par le dispositif.
La rupture conventionnelle peut être proposée à tout moment par le salarié ou par l’employeur. Si les deux parties y sont favorables, les négociations peuvent débuter… dans les limites définies par la loi et la jurisprudence :
- Il est possible de conclure une rupture conventionnelle en cas de difficultés économiques, sauf si l'employeur tente de contourner les garanties prévues pour le salarié dans le cadre d’un licenciement économique.
- L'existence d'un différend entre le salarié et son employeur n'affecte pas la validité de la rupture (Cass. soc. 19/11/2014, n° 13-21979), sauf si le consentement du salarié a été vicié (contexte de harcèlement moral, menaces, chantage, pressions de l'employeur…) (Cass. soc. 28/01/2016, n° 14-10308). En l'absence de vice du consentement, l'existence de faits de harcèlement moral n'affecte pas en elle-même la validité de la convention de rupture (Cass. soc. 23/01/2019, n° 17-21550).
- La Cour de cassation admet qu’une rupture conventionnelle puisse être conclue pendant une période de suspension pour accident du travail (Cass. soc. 30/09/2014, n° 13-16297), mais aussi lorsqu'un salarié est déclaré apte avec réserves après un accident du travail (Cass. soc. 28/05/2014, n° 12-28082) ou même inapte à son poste (Cass. soc. 09/05/2019, n° 17-28767), et durant un congé maternité (Cass. soc. 25/03/2015, n° 14-10149).
- Une rupture conventionnelle individuelle ne peut être conclue dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), d'un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) également appelé accord de GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnels), ou encore d'un accord de rupture conventionnelle collective (art. L. 1237-16 C. trav.).
- Une rupture conventionnelle ne peut être signée dans le cadre d'une convention tripartite entre un salarié et ses deux employeurs successifs ayant pour objet d'organiser la poursuite du contrat de travail et non sa rupture (cas des mutations intergroupes, transferts conventionnels des contrats, etc.) (Cass. soc. 08/06/2016, n° 15-17555).
Dès lors qu’elle n’est pas autorisée, toute rupture amiable négociée en dehors de la rupture conventionnelle s’analyse en un licenciement sans cause réelle et sérieuse (Cass. soc. 15/10/2014, n° 11-22251).