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    3 min pour comprendre

    Égalité professionnelle femmes-hommes

    L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est garantie par la loi : les salariés ne peuvent faire l’objet d’aucune inégalité de traitement ni discrimination en raison de leur sexe, de leur identité de genre, que ce soit en matière d’embauche, de rémunération, d’évolution de carrière... À quelles obligations est tenu l’employeur ? Quels sont les outils mis en place pour mesurer et garantir l’égalité professionnelle dans les entreprises ? On vous explique l’essentiel !

    Publié le 29. 09. 23 . Mis à jour le 01. 04. 25

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    Égalité femmes-hommes au travail : quelles obligations pour l’employeur ?

    Le principe d’égalité femmes-hommes au travail implique : 


    • l’interdiction des discriminations en matière d’embauche, de rémunération, de formation, de déroulement de carrière…
    • l’interdiction de prendre en compte l’état de grossesse d’une salariée (embauche, licenciement…)
    • l’information et la consultation des représentants du personnel (avec notamment la mise à disposition des données relatives à l’égalité professionnelle dans la BDESE), la négociation d’accords égalité ;
    • l’instauration de mesures préventives contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes dans l’entreprise et l’obligation d’y mettre un terme. 

    L’employeur qui ne respecte pas l’égalité entre les femmes et les hommes s’expose à des sanctions civiles et pénales.

    Que dit la loi

    "Tout employeur assure, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l'égalité de rémunération entre les femmes et les hommes" (art. L 3221-2 C.trav.).

    “Nul ne doit subir d'agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.” (article L. 1142-2-1 du Code du travail)

    Égalité à l’embauche : quelles interdictions ?

    Il est interdit de mentionner dans une offre d’emploi le sexe ou la situation familiale du candidat recherché. De même, il est interdit de tenir compte du sexe ou de la situation familiale comme critère de recrutement. L’employeur ne peut pas non plus refuser d’embaucher une femme en considération de sa grossesse.

    À savoir

    Ces interdictions ne sont toutefois pas applicables lorsque le recrutement d’un candidat de l’un ou l’autre sexe répond à une exigence professionnelle essentielle liée à la nature même du métier exercé (artiste, mannequin…), sous réserve que le but poursuivi soit légitime et l’exigence proportionnée. Certains emplois peuvent également être interdits aux femmes en raison de leur dangerosité.

    Égalité de rémunération et de déroulement de carrière : quelles règles ?

    La loi interdit toute différenciation de rémunération basée sur le sexe des salariés. L’employeur est tenu d’appliquer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes pour un même travail ou un travail de valeur égale.


    De même, l’appartenance sexuelle ne peut constituer un motif ou critère de différenciation en matière de formation, classification, promotion, mutation, congé, sanction disciplinaire ou licenciement. Aucune décision de l’employeur, ni aucune clause négociée au niveau de l’entreprise ou de la branche, ne peut être fondée sur le sexe des salariés.


    Ces règles ne s’opposent toutefois pas à la mise en place de mesures temporaires au seul bénéfice des femmes (ex. : une demi-journée de repos accordée aux salariées d’une entreprise à l’occasion du 8 mars), ni au déploiement de dispositifs visant à faire progresser l’égalité des chances dans l’entreprise (ex. : le contrat pour la mixité des emplois et l’égalité professionnelle).


    En cas d’augmentation de salaire pendant le congé de maternité d’une salariée, son  salaire doit être réévalué au retour du congé en tenant compte des augmentations générales ou individuelles dans l’entreprise.

    À savoir

    Une directive européenne du 10/05/2023  sur la transparence des rémunérations pour une meilleure égalité salariale femmes hommes s’appliquera à compter de juin 2026.

    Avant l’embauche, elle prévoit un droit à la transparence des rémunérations.  Tout candidat à un emploi aura le droit d’obtenir des informations sur la rémunération initiale ou la fourchette de rémunération initiale du poste.

    Après l’embauche, est prévue une obligation de transparence concernant les critères utilisés pour déterminer la rémunération, les niveaux de rémunération et la progression des rémunérations. Cette obligation permettra également aux salariés de demander des informations sur leur niveau de rémunération et les écarts salariaux par sexe et catégorie de travailleurs accomplissant un travail de même valeur. De plus, l’employeur devra fournir un certain nombre d’informations.

    La directive instaure un droit à indemnisation pour tout salarié ayant subi une discrimination salariale.

    Index de l’égalité professionnelle : quels indicateurs ? quelle note minimale ?

    Les entreprises d’au moins 50 salariés ont l’obligation de calculer et de publier chaque année leur index de l’égalité professionnelle. Sous la forme d’une note sur 100, cet index rend compte des écarts de salaire dans l’entreprise et des actions mises en œuvre pour les réduire. Il est calculé à partir de 4 ou 5 indicateurs (en fonction de la taille de l’entreprise : + ou - 250 salariés) comptant chacun pour une partie de la note : 


    • l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes ;
    • l’écart de répartition des augmentations individuelles ; 
    • l’écart de promotion (uniquement dans les entreprises d’au moins 250 salariés) ; 
    • le nombre de salariées dont la rémunération a été augmentée à leur retour de congé maternité ;
    • la parité parmi les 10 plus hautes rémunérations.

    Si la note globale obtenue est inférieure à 75/100, l’employeur a 3 ans pour se mettre en conformité. Des mesures de correction et éventuellement un plan de rattrapage salarial doivent être discutés lors de la négociation sur l’égalité professionnelle. L’employeur qui ne réagit pas ou prend des mesures insuffisantes encourt une pénalité financière (jusqu’à 1 % de la masse salariale). 


    Si la note globale est inférieure à 85/100, l'employeur doit publier et fixer des objectifs de progression pour chacun des indicateurs n’ayant pas obtenu le score maximal.


    L’index de l’égalité professionnelle (note globale + indicateurs) doit être publié sur le site Internet de l’entreprise avant le 1er mars de chaque année, ou, en l’absence de site, porté à la connaissance des salariés par tout moyen. Il doit aussi être transmis au comité social et économique (CSE) via la BDESE, ainsi qu’au ministère du Travail, qui le rend public sur son site avant le 31 décembre.


    Les mesures de correction et les objectifs de progression doivent également être consultables sur le site internet de l’entreprise jusqu’à ce que celle-ci obtienne un niveau de résultat au moins égal à 75 ou 85 points. En l’absence de site, ils sont portés à la connaissance des salariés par tout moyen.

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    Représentation équilibrée dans les équipes dirigeantes : quelles nouveautés ?

    Les entreprises d’au moins 1 000 salariés doivent publier sur leur site Internet, avant le 1er mars de chaque année, les écarts de représentation entre hommes et femmes parmi leurs cadres dirigeants et les membres de leurs instances dirigeantes.


    Ces écarts doivent aussi être rendus publics chaque année sur le site du ministère du Travail, avant le 31 décembre. 


    Les écarts de répartition doivent par ailleurs figurer dans la BDESE.

    Important

    À compter du 1er mars 2026, la part de femmes dans les cadres dirigeants et membres des équipes dirigeantes devra atteindre 30 % (puis 40 % au 1er mars 2029). Les entreprises devront fixer, dans le cadre de la négociation collective obligatoire, les mesures de correction pour atteindre cet objectif.

    À compter du 1er mars 2029, les entreprises qui ne rempliront pas l'objectif fixé par la loi auront 2 ans pour se mettre en conformité, faute de quoi elles auront une pénalité financière.

    D’autre part, une ordonnance du 15/10/2024 a pour objectif de renforcer l’équilibre F/H dans les conseils d’administration et de surveillance des sociétés commerciales (les plus importantes). Elle impose que ces conseils aient une proportion minimale de 40% du sexe le moins représenté.

    L’ordonnance entrera en vigueur en janvier 2026 et en janvier 2027 selon le type de sociétés et étend le principe de parité à toutes les catégories de membres des organes d’administration (administrateurs salariés…).

    Égalité professionnelle : une négociation obligatoire ?

    Dans les entreprises où il existe au moins un syndicat représentatif (ayant désigné un délégué syndical), l’employeur est tenu d’engager une fois par an (ou au minimum une fois tous les 4 ans si un accord collectif a été conclu) :


    • une négociation sur la rémunération, le temps de travail et le partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise ;
    • une négociation sur l’égalité professionnelle femmes-hommes (notamment sur les mesures visant à supprimer les écarts de salaire) et la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT)

    Si aucun accord n’est trouvé à l’issue de la négociation, l’employeur doit établir un plan d’action annuel destiné à assurer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

    Non-respect de l’égalité professionnelle : quels recours pour le salarié ? quelles sanctions pour l’employeur ?

    Le non-respect de l’égalité femmes-hommes au travail constitue une discrimination, c’est-à-dire une inégalité de traitement fondée sur un critère illicite et relevant d’un domaine visé par la loi. Le salarié qui en est victime peut saisir :


    • l’inspecteur du travail, compétent pour veiller à l’application des dispositions du Code du travail et constater les infractions ;
    • le Défenseur des droits, compétent pour lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité ;
    • le conseil de prud’hommes, qui peut prononcer des sanctions civiles et permettre au salarié d’obtenir réparation, avec notamment l’annulation de la mesure discriminatoire (sanction disciplinaire, licenciement…) et le versement de dommages-intérêts. Il peut également ordonner la communication de bulletins de salaire d’autres salariés pour établir l’inégalité de traitement (Cass.soc.08/03/23, n° 21-12492) ;
    • le tribunal correctionnel, qui peut prononcer des sanctions pénales (peine d’emprisonnement, amende…). 

    D’autres sanctions, telles que des pénalités financières, sont prévues à l’encontre de l’employeur qui ne respecte pas ses obligations, notamment en l’absence d’accord d’entreprise ou de plan d’action destiné à garantir l’égalité professionnelle entre tous les salariés.

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