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    3 min pour comprendre

    Harcèlement au travail

    Le harcèlement au travail constitue un délit puni par la loi. L’employeur est tenu à une obligation de santé-sécurité vis-à-vis de ses salariés et doit tout mettre en œuvre pour éviter l’apparition de cas de harcèlement dans l’entreprise. Quels faits constituent un harcèlement moral ou un harcèlement sexuel au regard de la loi ? Quels sont les droits des salariés victimes de harcèlement ? La CFTC fait le point !

    Publié le 01. 07. 24 . Mis à jour le 01. 07. 24

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    Qu’est-ce que le harcèlement moral ?

    La loi définit le harcèlement moral comme des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible d’entraîner : 


    • une atteinte aux droits et à la dignité du salarié qui les subit ; 
    • l’altération de sa santé physique et/ou mentale ;
    • une menace pour son avenir professionnel.

    Concrètement, le harcèlement moral peut prendre des formes multiples


    • critiques, insultes ;
    • messages intempestifs ;
    • menaces, tentatives d’intimidation ; 
    • sanctions injustifiées ; 
    • mise à l’écart ; 
    • etc. 

    Attention !

    La répétition des faits (sur une courte durée ou une période plus étendue dans le temps) est une condition nécessaire. Un fait isolé ne permet pas de caractériser le harcèlement moral. Selon la jurisprudence, deux agissements sont suffisants.

    Pour être constitué en droit du travail, le harcèlement moral ne nécessite pas l’intention de nuire chez son auteur.


    En revanche, en droit pénal, le harcèlement moral est un délit qui implique l’intention de nuire.

    Qu’est-ce que le harcèlement sexuel ?

    La loi définit le harcèlement sexuel comme des propos ou comportements répétés à connotation sexuelle ou sexiste portant atteinte à la dignité du salarié en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, ou créant à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.


    Le harcèlement sexuel est également constitué lorsqu’un salarié subit de tels propos ou comportements de la part de plusieurs personnes agissant chacune de manière non répétée.


    Sont assimilées au harcèlement sexuel les pressions graves, répétées ou non, ayant pour but d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers. Un fait unique peut donc suffire.


    Le harcèlement sexuel est lui aussi un délit, exposant ses auteurs à des sanctions pénales (amendes, peines de prison). 

    À savoir

    Tout fait de harcèlement moral ou sexuel est interdit, même en l'absence de lien hiérarchique entre la victime et l'auteur des faits.

    Protection des salariés contre le harcèlement : quelles obligations pour l’employeur ?

    L’employeur a l’obligation de protéger la santé physique et mentale de ses salariés et d’assurer leur sécurité. À ce titre, il est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de prévenir le harcèlement moral ou sexuel. Il doit donc agir avant l’apparition de cas de harcèlement dans l’entreprise, via, notamment, la mise en place d’actions de sensibilisation et de formation. 

    Attention !

    Si un salarié est victime de faits de harcèlement, la responsabilité de l’employeur est engagée, et ce même s’il n’est pas l’auteur direct des faits. Il devra démontrer avoir pris des mesures de prévention suffisantes pour éviter les risques de harcèlement dans l’entreprise.

    L’employeur doit également porter à la connaissance des salariés, par tout moyen, les dispositions du Code pénal réprimant le harcèlement.


    Dans les entreprises d’au moins 250 salariés, l’employeur est par ailleurs tenu de désigner, parmi le personnel de l’entreprise, un référent harcèlement sexuel, chargé d'informer et d'accompagner les salariés victimes ou témoins.

    À savoir

    La loi interdit à l’employeur de prendre des mesures contre les salariés qui dénoncent, de bonne foi, des faits de harcèlement, en tant que victimes, témoins ou lanceurs d’alerte. Toute sanction prononcée à l’encontre du salarié en guise de représailles sera jugée nulle. 

    Il en va de même pour la différence de traitement opérée au désavantage d’un salarié ayant subi, refusé de subir ou dénoncé un harcèlement, celle-ci constituant une discrimination

    Harcèlement au travail : à qui s’adresser ?

    Le salarié victime ou témoin de faits de harcèlement peut alerter l’employeur et/ou sa hiérarchie. Cette alerte entraîne la mise en œuvre de la procédure prévue dans l’entreprise en cas de harcèlement.


    Il peut se rapprocher de ses représentants du personnel, formés à l’accompagnement des victimes de harcèlement. Les élus au comité social et économique (CSE) disposent d’un droit d’alerte, qui leur permet de saisir l’employeur dès qu’ils constatent, par eux-mêmes ou par l’intermédiaire d’un salarié, l’existence d’une situation de harcèlement ou de toute autre situation portant atteinte aux droits et à la santé des salariés. 


    Si les faits sont de nature sexuelle ou sexiste, le salarié doit en informer les référents harcèlement sexuel présents dans son entreprise : le référent désigné par l’employeur (dès 250 salariés), mais aussi le référent harcèlement sexuel et agissements sexistes du CSE, dont la désignation est obligatoire dans toutes les entreprises d’au moins 11 salariés. 


    Le salarié peut également alerter le médecin du travail ou l’inspecteur du travail. Il peut aussi saisir le Défenseur des droits en cas de harcèlement sexuel ou discriminatoire (basé sur l’un des critères de discrimination interdits par la loi, tels que l’origine, le sexe, l’âge…). 

    À savoir

    Le salarié victime de harcèlement peut exercer son droit de retrait s’il a un motif raisonnable de penser que sa situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé.

    Quels recours en justice pour les salariés victimes de harcèlement ?

    Les salariés victimes de harcèlement peuvent saisir la justice pour obtenir réparation. Deux types de recours sont possibles : le recours civil devant le conseil de prud’hommes, et le recours pénal devant le tribunal correctionnel. 


    Le salarié dispose d’un délai de 5 ans pour saisir le conseil de prud'hommes à compter du dernier fait de harcèlement. Il devra présenter au juge des preuves directes ou indirectes (e-mails, témoignages...) des propos ou agissements dénoncés. 

    À savoir

    La procédure aux prud’hommes a toujours lieu contre l’employeur, même si celui-ci n’est pas l'auteur direct du harcèlement (il est dans ce cas jugé pour ne pas avoir protégé efficacement le salarié contre le harcèlement). L’employeur peut aussi être poursuivi devant le conseil de prud’hommes pour avoir sanctionné ou licencié le salarié à titre de représailles après la dénonciation des faits de harcèlement. 

    Si les faits de harcèlement sont reconnus par le juge, le salarié percevra des dommages-intérêts de la part de l’employeur en réparation du préjudice subi. En cas de mesure injustifiée prise à l’encontre du salarié, celle-ci sera nulle. Le salarié licencié pourra ainsi réintégrer son poste ou obtenir une indemnisation d’un montant égal, au minimum, à ses 6 derniers mois de salaire.


    Le salarié victime peut également déposer plainte contre l’auteur ou les auteurs du harcèlement (employeur, responsable hiérarchique, collègue, client, fournisseur...) dans un délai de 6 ans à compter du dernier fait subi, auprès du commissariat de police ou de la gendarmerie de son choix. Chaque auteur sera jugé au regard de l’ensemble des faits de harcèlement qu’il a commis, et pourra être condamné à des sanctions pénales (amende et peine de prison). Le harcèlement sexuel est puni d’une peine de prison de 2 ans maximum et d’une amende de 30 000 euros.

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