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    3 min pour comprendre

    Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT)

    La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) est une démarche globale, à la fois multifactorielle, recoupant divers aspects du travail, et concertée. Qu’est-ce que c’est exactement ? Quels sont les enjeux de la QVCT et comment la mettre en place ? La CFTC vous donne les grandes lignes.

    Publié le 03. 02. 23 . Mis à jour le 09. 11. 23

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    La QVCT, c’est quoi ?

    La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) est une notion plurielle, qui englobe divers aspects de la vie au travail : l’organisation du travail, les conditions de travail, le management et l’engagement, les relations sociales au travail, la gestion des parcours professionnels, etc. 


    Elle repose sur une stratégie globale d’amélioration continue et peut être la source de grands projets innovants pour les entreprises. Elle est le fruit d’une démarche concertée, faisant interagir de nombreux acteurs de l’entreprise : direction, partenaires sociaux, RH, salariés…

    À savoir

    L’ANI (accord national interprofessionnel) du 9 décembre 2020 pour une prévention renforcée et une offre renouvelée en matière de santé au travail et conditions de travail

    transforme l’appellation de la QVT pour « qualité de vie au travail », en QVCT pour « qualité de vie et des conditions de travail ». 

    Bien que la notion des conditions de travail ne soit pas définie de manière exhaustive dans le code du travail, on considère que cela recouvre à la fois les aspects matériels (contraintes physiques, moyens, conditions sanitaires, etc.), organisationnels (temps de travail, rythme de travail, autonomie et marge de manœuvre, etc.), et psychosociaux (relations avec les clients, la hiérarchie et les collègues, sentiment d’utilité, etc.) dans lesquels est exercée l'activité professionnelle.

    Texte de loi

    La QVT a été définie pour la première fois dans l’ANI « Vers une politique d'amélioration de la qualité de vie au travail et de l'égalité professionnelle » signé le 19 juin 2013 par les partenaires sociaux : « La qualité de vie au travail désigne […] les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises. »

    La QVCT dépend des « conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail et [de] leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci ».

    « Elle peut se concevoir comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l'ambiance, la culture d'entreprise, l'intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d'implication, le degré d'autonomie et de responsabilisation, l'égalité, un droit à l'erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué. »

    Attention aux dérives !

    Il faut distinguer la notion de QVCT de la notion de "bonheur au travail", qui peut vouloir dire tout et son contraire. Par exemple, l'ajout d'un baby-foot ou d'une salle de sport au sein des locaux, sans que les salariés aient le temps d'y accéder en raison d'une surcharge de travail, n'a pas de sens. Ces dispositifs sont accessoires et n’apportent pas de réelles améliorations des conditions de travail. Parfois les employeurs les utilisent pour faire ce qu’on appelle du "greatwashing” : faire croire au grand public que la qualité de vie au travail de leurs salariés est exemplaire pour améliorer l’image de marque de l'entreprise. Le babyfoot n'est qu'une cerise sur le gâteau d'une démarche de QVCT efficace.

    Quels sont les enjeux de la QVCT ?

    Une démarche de qualité de vie et des conditions de travail doit répondre à un triple enjeu de performance, de responsabilité sociétale et d’attractivité. 


    L’entreprise, pour agir sur la QVCT, doit conjuguer la prise en compte de trois dimensions : les conditions d’emploi et de travail ; la capacité d'expression et d'action ; le contenu même du travail. Par une approche systémique, la QVCT nous invite également à intégrer des sujets sociétaux comme l’égalité professionnelle et la lutte contre les discriminations.


    Les conditions d'emploi et de travail recoupent : 


    • l’environnement de travail, c’est-à-dire le lieu de travail, les moyens techniques, l’organisation du travail ;
    • les conditions d'emploi, liées au développement professionnel (carrière, formation) ;
    • la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle.

    La capacité d'expression et d'action sont liées à la qualité des relations de travail et en particulier au :


    • soutien managérial (clarté des objectifs, reconnaissance) ;
    • soutien des collectifs (solidarité métier, travail en équipe, échanges sur les pratiques…) ;
    • travail participatif (groupe de résolution de problèmes, débats sur le travail…) ;
    • dialogue social (concertation…).

    Le contenu du travail est une composante majeure de la QVCT, qui intègre :


    • l’autonomie au travail ou le sentiment de maîtrise, c’est-à-dire le pouvoir d'agir sur les tâches (rythme, organisation, procédure, accès aux ressources, outils...) ;
    • la valeur du travail ou le sentiment d'utilité, qui repose sur la participation à la mission globale de l'entreprise ;
    • la valeur du travail perçue par autrui (client, bénéficiaire, hiérarchie, pair...) ;
    • l’intérêt du travail ou le travail apprenant, soit la possibilité de mobiliser ses compétences (relationnelles, émotionnelles, physiques, cognitives...) ;
    • le « travail complet » ou le sentiment de responsabilité, pouvoir évaluer les effets de son travail par rapport au processus global et aux résultats attendus (piloter sa performance).

    68 %

    des salariés français

    trouvent leur travail fatiguant nerveusement et 51 % d’entre eux estiment ne pas assez dormir.

    35 %

    des salariés français

    éprouvent des difficultés à concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle. 

    4

    salariés français sur 10

    ne se sentent pas reconnus pour leur travail.

    La QVCT : une négociation obligatoire

    C'est en 2015 que l'obligation de négocier la QVT est inscrite dans le Code du travail (loi Rebsamen du 17 août 2015) ; et c'est depuis le 31 mars 2022 (entrée en vigueur de la loi Santé au travail du 2 août 2021) que la négociation a été recentrée sur les conditions de travail (CT) : on négocie désormais la QVCT.


    Cette négociation annuelle doit porter sur :

    • l’articulation entre vie personnelle et vie professionnelle pour les salariés ;
    • les objectifs et les mesures permettant d'atteindre l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (écarts de rémunération, conditions de travail, mixité des emplois, parcours professionnel, etc.);
    • la lutte contre toute discrimination en matière de recrutement, d'emploi et d'accès à la formation professionnelle ;
    • l'insertion professionnelle et le maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés ;
    • les modalités de définition d'un régime de prévoyance ;
    • l’exercice du droit d'expression directe et collective des salariés ;
    • le droit à la déconnexion et la mise en place par l'entreprise de dispositifs de régulation de l'utilisation des outils numériques ;
    • et dans les entreprises de plus de 50 salariés dotées d’une section syndicale, les mesures visant à améliorer la mobilité des salariés entre leur lieu de résidence habituelle et leur lieu de travail.

    Attention

    L’obligation de négocier n’engage pas une obligation de résultat. Si aucun accord n’est conclu lors des négociations, seul un procès-verbal de désaccord est établi.

    La QVCT, comment ça marche ?

    La démarche QVCT est collective et transversale, tous les acteurs de l’entreprise sont concernés. La direction impulse la démarche et intègre les délégués syndicaux, les RH, les managers et les salariés. 

    Étape 1

    Concevoir la démarche

    Il faut positionner le sujet au niveau stratégique, et définir le cadre et le processus

    Étape 2

    Élaborer un diagnostic partagé avec les parties prenantes

    Afin d’identifier ce qui est prioritaire à traiter dans l’entreprise

    Étape 3

    Lancer des actions et les expérimenter

    Les objectifs QVCT doivent être inscrits dans le fonctionnement de l’entreprise

    Étape 4

    Pérenniser les actions concluantes

    Il n’y a pas de solution QVCT clé en main : chaque entreprise doit décliner ses enjeux et ses besoins, aller à son rythme. 

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