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    3 min pour comprendre

    Intérim

    Le recours au contrat de travail temporaire (intérim) est limité aux situations prévues par la loi. Le salarié intérimaire effectue des missions dans des entreprises différentes de celle qui l’emploie. Comment fonctionne l’intérim ? Qu’est-ce que le contrat de mission ? Quels sont les motifs de recours à l’intérim autorisés par le Code du travail ? Explications !

    Publié le 20. 10. 23 . Mis à jour le 21. 10. 24

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    Qu’est-ce que l’intérim ?

    On parle d’intérim lorsqu’un salarié (intérimaire) est employé par une entreprise (entreprise de travail temporaire) et mis à disposition d’une autre entreprise (entreprise utilisatrice) pour l’exécution d’une tâche ponctuelle (mission)


    L’intérim repose toujours sur une relation triangulaire, encadrée par deux contrats


    • un contrat de travail dit “contrat de mission”, signé entre l’intérimaire et l’entreprise de travail temporaire (ETT) ; 
    • un contrat de mise à disposition, signé entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise utilisatrice.

    L’employeur du salarié intérimaire reste donc l’entreprise de travail temporaire. Il n’existe pas de lien contractuel entre l’intérimaire et l’entreprise utilisatrice.

    Quel est le contenu du contrat de mission ?

    Le contrat de mission doit prendre la forme d’un document écrit et être signé par le salarié. À défaut, il peut être requalifié en CDI. 


    Le contrat de mission doit notamment contenir les informations suivantes :


    • qualification professionnelle du salarié ;
    • conditions de rémunération ;
    • durée de la période d'essai ;
    • reprise des mentions contenues dans le contrat de mise à disposition.

    Le contrat doit également contenir une clause mentionnant que l'embauche par l'entreprise utilisatrice à l’issue de la mission n'est pas interdite.

    Recours au contrat d’intérim : quels motifs autorisés ?

    Le recours à l’intérim n’est possible que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire dans les cas prévus par la loi, notamment : 



    • le remplacement d’un salarié ayant quitté l’entreprise (ou ayant été muté) de manière définitive, dans l’attente de l’entrée en fonction de son remplaçant recruté en CDI ou dans l’attente de la suppression définitive de son poste ;

    • le remplacement d’un salarié ayant basculé provisoirement sur un temps partiel (congé parental d’éducation, temps partiel pour création ou reprise d’entreprise…) ;

    • le remplacement d’un chef d’entreprise, d’un chef d’exploitation agricole ou d’un professionnel libéral (ou de son conjoint lorsqu'il participe activement à l'activité de l'entreprise ou de l'exploitation, ou d’un associé non salarié) ;

    • un accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise (sous réserve, en principe, que l’employeur n’ait pas procédé à des licenciements économiques sur le poste concerné dans les 6 mois qui précèdent) ;

    • un emploi à caractère saisonnier ;

    • un emploi d’usage, c’est-à-dire un emploi par nature temporaire pour lequel il est d’usage constant de ne pas recruter en CDI (dans les secteurs d’activité définis par décret, par voie de convention ou d’accord collectif étendu) ;

    certaines situations d’urgence (ex. : risque d’accident imminent nécessitant la réalisation de travaux).

    Attention

    Quel que soit son motif, le contrat de mission ne peut avoir pour objet ou pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

    Le recours à l’intérim pour faciliter l’insertion professionnelle

    Le recours à l’intérim est également possible dans le cadre de certains dispositifs favorisant l’accès à l’emploi et à la formation professionnelle :

    • Le contrat d’insertion professionnelle intérimaire (CIPI), qui permet aux demandeurs d’emploi de bénéficier de deux formations (théorique/pratique) et d’effectuer des missions dans une ou plusieurs entreprise(s) utilisatrice(s). Pendant les formations, l’intérimaire est titulaire d'un contrat de mission-formation. Sa rémunération est au moins égale au Smic. Pendant les missions, le salarié est titulaire d'un contrat de mission. Il perçoit la même rémunération que tout salarié occupant un poste équivalent dans l’entreprise. 
    • Le contrat de développement professionnel intérimaire (CDPI), qui permet aux salariés intérimaires peu ou pas qualifiés (sous conditions) de suivre une formation (au sein d’un organisme de formation ou de l’entreprise utilisatrice) pour accéder à un premier niveau de qualification ou à une qualification complémentaire, et ainsi développer leurs opportunités d’emploi. 

    Le contrat de professionnalisation intérimaire (CPI), qui permet aux salariés intérimaires peu ou pas qualifiés de bénéficier d’une formation et d’acquérir une qualification professionnelle différente ou complémentaire. Le contrat est conclu entre l'entreprise de travail temporaire, l’entreprise utilisatrice et le salarié, pour une durée variant de 6 à 24 mois (voire 36 mois dans le cadre de certaines formations), dont au moins 15 % de temps de formation dans un organisme d’enseignement. La rémunération du salarié dépend de son âge et de son niveau d’études.

    Quelle est la durée maximale du contrat de mission ?

    La durée maximale du contrat de mission est fixée par la loi et varie selon la nature de la mission (ex. : 9 mois pour des travaux urgents de sécurité, 18 mois pour le remplacement d'un salarié absent).


    Le contrat de travail temporaire prend fin à la date mentionnée ou une fois l’objet de la mission réalisé (retour du salarié absent, fin de la saison…), certains motifs de recours n’obligeant pas à fixer un terme précis au contrat.

    À savoir

    Le contrat de mission peut être renouvelé 2 fois (sauf convention ou accord de branche étendu fixant un nombre maximal de renouvellements différent), sous réserve que la durée totale du contrat ne dépasse pas la durée maximale légale. Les conditions du renouvellement doivent obligatoirement faire l’objet d’une clause insérée dans le contrat de travail ou d'un avenant.

    Rupture anticipée du contrat de mission : sous quelles conditions ?

    Le contrat de travail temporaire peut être rompu avant son terme, par l’entreprise de travail temporaire (ETT) ou par le salarié, sous certaines conditions. 


    En dehors de la période d’essai, et en l’absence de faute grave ou de force majeure, l’ETT qui met fin à la mission d’intérim dans une entreprise utilisatrice est tenue de proposer au salarié un nouveau contrat de mission dans une autre entreprise utilisatrice (avec les mêmes éléments essentiels liés à la qualification, à la rémunération, aux horaires de travail et au temps de transport) prenant effet sous un délai maximal de 3 jours ouvrables.


    Si la durée du nouveau contrat est inférieure à la durée restant à courir de l’ancien contrat, l’ETT assure au salarié une rémunération équivalente à celle qu’il aurait perçue, indemnité de fin de mission comprise. Si la durée restant à courir est supérieure à 4 semaines, l’ETT peut remplir ses obligations au moyen de 3 contrats successifs ou plus.


    Le salarié temporaire peut à la fois demander des dommages-intérêts pour rupture anticipée du contrat de mission à l’ETT et la requalification de son contrat en CDI auprès de l’entreprise utilisatrice.  


    Le salarié peut rompre son contrat de mission en cas d'embauche en CDI ou de force majeure. En dehors de ces situations, le salarié intérimaire qui n’honore pas la fin de son contrat peut être condamné à verser des dommages-intérêts à l’entreprise de travail temporaire qui l’emploie.

    Quels sont les droits du salarié intérimaire ?

    Pendant sa mission, l’intérimaire bénéficie des mêmes droits que les autres salariés de l'entreprise utilisatrice (ex. : remboursement partiel des frais de transports, tickets restaurant, activités sociales et culturelles, épargne salariale…). 


    Il perçoit la même rémunération dans les mêmes conditions, c’est-à-dire le salaire, les primes et les accessoires de salaire susceptibles d’être perçus par tout autre salarié à qualification et poste de travail équivalents.


    À l’issue de sa mission, en l'absence d'embauche par l’entreprise utilisatrice, le salarié intérimaire a droit au versement d'une indemnité de fin de mission, également appelée “prime de précarité”. Son montant doit être au moins égal à 10 % de la rémunération brute totale perçue (période de renouvellement incluse).

    Attention

    L’indemnité de fin de mission n’est pas due en cas de : 

    • contrat saisonnier ou d’usage, sauf si un accord collectif prévoit le contraire ;
    • contrat de mission conclu en vue d’une action de formation spécifique visée à l’article L. 1251-57 du Code du travail.

    À savoir

    Le salarié intérimaire a également droit à une indemnité compensatrice de congés payés, dont le montant dépend de la durée de la mission effectuée, sans pouvoir être inférieur à 10 % de la rémunération brute totale (indemnité de fin de mission comprise).

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