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    3 min pour comprendre

    Règlement intérieur de l’entreprise

    Le règlement intérieur fixe les règles d’hygiène et de sécurité applicables dans l’entreprise et encadre le pouvoir disciplinaire de l’employeur. Est-il obligatoire ? À qui s’applique-t-il ? Comment est-il mis en place par l’employeur ? Doit-il être validé par les représentants du personnel ? Voici ce qu’il faut savoir !

    Publié le 26. 02. 25 . Mis à jour le 26. 02. 25

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    Qu’est-ce que le règlement intérieur d’une entreprise ?

    Le règlement intérieur est un document écrit, établi unilatéralement par l’employeur (il n’est pas négocié avec les représentants du personnel). Ce document détaille les droits et les obligations des salariés au sein de l’entreprise (ou de l'établissement) en matière d’hygiène, de sécurité et de discipline


    Le règlement intérieur précise la nature et l’échelle des sanctions pouvant être prononcées à l’encontre des salariés et fixe les limites du pouvoir disciplinaire de l’employeur.

    À savoir

    Toutes les entreprises d’au moins 50 salariés ont l’obligation de se doter d’un règlement intérieur (dès lors que cet effectif est atteint pendant 12 mois consécutifs). 

    À qui s’applique le règlement intérieur ?

    Une fois mis en place, le règlement intérieur s’impose à tous les salariés de l’entreprise, qu’ils aient été embauchés avant ou après son entrée en vigueur. Il peut toutefois comporter des dispositions spécifiques à certaines catégories de salariés.


    Les stagiaires présents dans l’entreprise doivent eux aussi respecter le règlement intérieur. 


    Les intérimaires et les intervenants extérieurs sont pour leur part uniquement soumis aux règles d’hygiène, de sécurité et de discipline générale de l’entreprise utilisatrice. L’échelle des sanctions et la procédure disciplinaire définies par le règlement intérieur ne leur sont pas applicables. 

    À savoir

    Les salariés qui ne respectent pas les dispositions du règlement intérieur s'exposent aux sanctions prévues par celui-ci (avertissement, mise à pied, licenciement…). L’employeur dispose d’un délai maximal de 2 mois, à partir du moment où il prend connaissance des faits, pour engager la procédure disciplinaire.

    Comment est mis en place le règlement intérieur ?

    Le règlement intérieur est rédigé unilatéralement par l’employeur mais doit être soumis à l’avis du comité social et économique (CSE), lors de son établissement comme de toute modification ultérieure. 


    Le règlement intérieur et l’avis du CSE sont ensuite transmis à l’inspecteur du travail. Celui-ci peut exiger, dans un délai de 2 mois, le retrait ou la modification des clauses contraires au Code du travail en motivant sa décision auprès de l’employeur et du CSE.  


    Enfin, pour être opposable, le règlement intérieur doit être déposé au greffe du conseil de prud’hommes et porté à la connaissance des personnes présentes sur les lieux de travail et de recrutement (salariés, candidats à l’embauche, intervenants extérieurs…), par tout moyen (affichage, intranet…).

    Attention !

    S’il ne respecte pas ces formalités (dépôt au greffe des prud’hommes et diffusion dans l’entreprise), l’employeur ne peut sanctionner un salarié pour manquement au règlement intérieur. En cas de litige, ce sera à lui de prouver qu'il a bien effectué ces deux formalités.

    Quel est le contenu du règlement intérieur ?

    Le règlement intérieur doit fixer :  

    • les mesures d’application des règles relatives à la santé et à la sécurité des travailleurs dans l’entreprise ;
    • les conditions dans lesquelles les salariés peuvent être amenés, en cas d’urgence, à participer au rétablissement de conditions de travail favorables à la protection de leur santé et de leur sécurité ;
    • les règles générales et permanentes relatives à la discipline, notamment la nature et l'échelle des sanctions que peut prendre l'employeur.

    À savoir

    Dans les grandes entreprises (au moins 500 salariés et plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires), le règlement intérieur doit également contenir des mesures visant à prévenir les faits de corruption ou de trafic d’influence.

    Le règlement intérieur doit rappeler : 

    • les dispositions relatives aux droits de la défense des salariés (procédure disciplinaire) définis par le Code du travail ou la convention collective de l’entreprise ;
    • les dispositions légales relatives au harcèlement moral ou sexuel et aux agissements sexistes (protection des victimes et témoins, sanction contre les auteurs…) ;
    • l'existence du dispositif de protection des lanceurs d'alerte prévu par la loi 2016-1691 du 9 décembre 2016.

    À savoir

    Le règlement intérieur doit également mentionner la date de son entrée en vigueur. L’employeur doit respecter un délai minimal d’un mois entre les formalités de dépôt/diffusion et la date à laquelle commence à s’appliquer le règlement dans l’entreprise.

    Quelles sont les clauses interdites dans un règlement intérieur ?

    Le Code du travail liste les clauses interdites dans le règlement intérieur :


    • les clauses contraires aux lois, règlements, conventions et accords collectifs applicables dans l’entreprise, ainsi que les clauses moins favorables aux salariés que ces dispositions légales ou conventionnelles ;
    • les clauses portant atteinte aux droits des personnes ou aux libertés individuelles et collectives par des restrictions excessives (qui ne sont pas justifiées par la nature du travail à accomplir, ni proportionnées au but recherché) ;
    • les clauses discriminatoires (liées par exemple au sexe du salarié, à son âge, à son appartenance ethnique ou religieuse, à son état de santé…).  

    L’ajout d’une clause de neutralité

    Le règlement intérieur peut comporter une clause de neutralité restreignant la manifestation des convictions religieuses des salariés, à condition que ces restrictions soient : 

    • justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise ;
    • proportionnées au but recherché.

    La clause de neutralité doit être générale et indifférenciée, c’est-à-dire s’appliquer à tous les salariés sans aucune distinction. Elle ne peut s’appliquer aux seuls salariés d’une religion visée.

    Quels documents constituent des annexes au règlement intérieur ?

    Les notes de service et autres documents comportant des clauses générales et permanentes relatives à l’hygiène, à la sécurité et à la discipline sont considérés comme des annexes au règlement intérieur. Leur élaboration est soumise à la même procédure que celle du règlement intérieur (sauf situation d’urgence). 


    À l’inverse, le code de conduite ou la charte d’éthique comportent des clauses relatives aux valeurs et principes promus par l’entreprise. Ces textes ne sont soumis à aucune procédure et peuvent résulter d’un accord collectif ou d’une décision unilatérale de l’employeur (dans le respect des droits et libertés des salariés, ainsi que du principe de non-discrimination). Tant qu’ils ne créent pas de règle nouvelle, ils ne constituent pas des annexes au règlement intérieur. 

    L’employeur qui ne respecte pas ses obligations en matière de règlement intérieur peut être sanctionné d’une amende pour : 

    • absence de règlement intérieur dans une entreprise d’au moins 50 salariés ;
    • présence de clauses illégales ou non-conformité de certaines dispositions ;
    • manquement aux étapes de la procédure (consultation du CSE, communication à l’inspecteur du travail, dépôt auprès du conseil de prud’hommes, publicité au sein de l’entreprise).

    Plus précisément, la non-consultation du CSE constitue un délit d’entrave et expose l’employeur à un an de prison et 7 500 euros d’amende.

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