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    3 min pour comprendre

    Risques psychosociaux (RPS)

    Aujourd’hui, les risques psychosociaux (RPS) représentent un enjeu majeur de santé au travail et de santé publique car ils peuvent entraîner des conséquences sur la santé des travailleurs, comme des troubles psychiques (dépression) ou des maladies cardiovasculaires, et ils représentent un coût pour la société.

    Publié le 08. 02. 23 . Mis à jour le 09. 11. 23

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    Les risques psychosociaux au travail, c’est quoi ?

    Les risques psychosociaux (RPS) portent atteinte à la santé physique et mentale des salariés. Générés par la situation de travail, ils peuvent aussi bien provenir des conditions d’emploi, de facteurs organisationnels que des relations professionnelles.


    Leur définition a été établie en 2011 par un collège d’expertise présidé par le sociologue et statisticien Michel Gollac

    À savoir

    « Les risques psychosociaux seront définis comme les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental. Ce qui fait qu’un risque pour la santé est psychosocial, ce n’est pas sa manifestation mais son origine »

    Rapport Gollac, 2011

    Quelles différences entre facteurs de risques psychosociaux, risques psychosociaux et conséquences sur la santé ?

    Il ne faut pas confondre : 

    • les facteurs de risques psychosociaux
    • les risques psychosociaux
    • les conséquences sur la santé, qu’elles soient physiques ou mentales.

    Les facteurs de risques psychosociaux sont à l’origine des risques psychosociaux.

    Les risques psychosociaux, ce sont les situations de travail où sont présents du stress, des violences internes ou externes, ou les trois en même temps.


    Les conséquences sur la santé sont multiples : troubles musculosquelettiques, maladies cardiovasculaires, dépression, anxiété, épuisement professionnel, suicide…

    Quels sont les facteurs de risques psychosociaux ?

    Les facteurs de risques psychosociaux sont classés en 6 catégories :


    • l’intensité et le temps de travail, qui correspondent à des contraintes de rythme, des objectifs irréalistes ou flous, une polyvalence non maîtrisée, des instructions contradictoires, de longues journées de travail ou des horaires décalés, le travail de nuit, l’imprévisibilité des horaires de travail ;
    • les exigences émotionnelles, qui sont liées au besoin de maîtriser ses propres émotions, notamment dans les métiers au contact du public ou au contact de la souffrance humaine ;
    • le manque d’autonomie, souvent créé par des marges de manœuvre trop faibles ou un manque de prédictibilité ;
    • les rapports sociaux au travail dégradés, qui proviennent d’un faible soutien de la part de ses collègues ou du manager, d’un déséquilibre entre les efforts fournis et les récompenses ;
    • les conflits de valeur, que ce soit entre les valeurs exigées au travail et les valeurs professionnelles, sociales ou personnelles des salariés ;
    • l’insécurité de la situation de travail, qu’elle soit d’ordre socio-économique ou liée à l’absence d’accompagnement au changement.

    À savoir

    Ces facteurs de risques psychosociaux doivent être appréhendés dans la situation de travail, afin de prévenir l’apparition de situations stressantes, de violences qui auront des conséquences sur la santé des travailleurs mais également sur la performance de l’entreprise.

    25 %

    des salariés

    déclarent devoir cacher ou maîtriser leurs émotions et 16 % devoir éviter de donner leur avis.

    57 %

    des salariés

    a minima sont exposés à trois dimensions ou plus de risques psychosociaux et 4 % aux six dimensions à la fois. 

    45 %

    des salariés

     estiment qu’ils doivent « toujours » ou « souvent » se dépêcher dans leur travail et 30 % considèrent qu’ils doivent « fréquemment interrompre une tâche pour une autre non prévue » et que c’est « un aspect négatif de leur travail ».

    Source : enquête Dares « Chiffres clés sur les conditions de travail et la santé au travail », août 2021.

    Quels sont les principaux risques psychosociaux ?

    Le stress constitue le principal risque psychosocial. Il est notamment engendré par la perception par le salarié d’un décalage entre les objectifs fixés et les moyens – qu’ils soient humains, techniques, financiers ou temporels – mis à disposition pour les atteindre.

    Texte de Loi

    ​​« Un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. […] »

    ANI du 2 juillet 2008 relatif au Stress au travail

    À savoir

    Aujourd’hui, on ne parle plus de bon stress et de mauvais stress, mais de stress aigu et de stress chronique. Si le premier est ponctuel et non nocif pour la santé du salarié, le second s’installe dans la durée et peut entraîner des troubles de la santé physique ou mentale.

    Les violences internes et externes constituent également des risques psychosociaux. On les distingue de la manière suivante :

    • les violences internes, elles sont commises au sein de l’entreprise par des salariés. Il peut s’agir de harcèlement moral ou sexuel, de conflits exacerbés entre des personnes ou entre des équipes.
    • les violences externes, elles sont commises sur des salariés par des personnes externes à l’entreprise. Elles se traduisent par des insultes, menaces ou agressions.

    Attention !

    Bien qu'il soit nécessaire d'analyser les facteurs de risques psychosociaux en amont dans les situations de travail existantes ou lors de la modifications des conditions de travail, il ne faut cependant pas négliger le traitement des situations d'urgence. Il est important de travailler sur les procédures de signalements et, le cas échéant, sur la prise en charge des victimes.

    Quelles sont les conséquences pour les salariés ?

    Chez le salarié, les risques psychosociaux peuvent se manifester, physiquement et/ou mentalement, par :

    • des troubles musculo-squelettiques (TMS) ;
    • des maladies cardiovasculaires ;
    • des troubles de santé mentale comme un épisode dépressif, des troubles anxieux, un état de stress post-traumatique, des tendances suicidaires ;
    • une aggravation ou une rechute de maladies chroniques ;
    • des conduites addictives.

    Quelles sont les conséquences pour l’entreprise ?

    Au-delà des conséquences sur la santé des salariés, les risques psychosociaux affectent également les performances de l’entreprise et peuvent même représenter un coût pour la société. Ils se manifestent ainsi :

    • une accentuation de l’absentéisme et du turnover ;
    • des difficultés de recrutement ;
    • une augmentation des accidents du travail ;
    • une baisse de motivation ;
    • une dégradation de la productivité ;
    • une altération de l’atmosphère de travail ;
    • une atteinte à l’image de l’entreprise…

    Comment prévenir les risques psychosociaux ?

    Dans le cadre des risques psychosociaux, il faut privilégier une démarche de prévention collective axée sur le travail et son organisation. Il ne s’agit pas d’évaluer individuellement la psychologie de chaque salarié.

    Étape 1

    Préparer la démarche

    il faut définir un cadre et des règles de fonctionnement et les formaliser à l'écrit. C'est une démarche participative impliquant tous les acteurs de la prévention dans l'entreprise (cela inclut donc les salariés !). L’employeur doit s’engager à donner les moyens nécessaires à la réalisation du diagnostic et à la mise en œuvre des actions.

    Étape 2

    Analyser les situations de travail réel

     il s'agit de comprendre les expositions des salariés aux facteurs de risques psychosociaux.

    Étape 3

    Élaborer et mettre en œuvre le plan d'actions

    les mesures préventives doivent elles aussi être centrées sur le travail et son organisation.

    Étape 4

    Suivre et évaluer les actions

    les actions peuvent-être ajustées autant de fois que nécessaire.

    La mise en œuvre d'une démarche de prévention primaire s'accompagne de mesures correctrices voire curatives (prévention secondaire et tertiaire). En effet, des risques sont présents en situation de travail. Il est important de former encadrants et employés à leur détection, de leur donner des ressources pour y faire face afin de diminuer l'impact de ces situations ou d'aider un collègue. Cela peut notamment prendre l’aspect de formations à la gestion des situations conflictuelles pour des salariés en contact avec du public ou de la mise en place d'une procédure de signalements anonyme, une procédure de situation d’urgence ou d'une cellule de soutien psychologique après un événement dramatique.

    À savoir

    Afin de mesurer les conséquences des risques psychosociaux sur la santé des salariés et les performances de l’entreprise, l’employeur peut s’appuyer sur le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Il pourra ensuite établir une démarche de prévention en collaboration avec le CSE et mettre en place des mesures de prévention en fonction du résultat de l’évaluation.

    Pour les entreprises inférieures à 300 salariés, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) a créé le Fonds pour l’amélioration des conditions de travail (FACT). Cette aide financière est reversée aux projets participatifs en lien avec la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) ou la prévention de la pénibilité au travail.

    Attention !

    Gare aux idées reçues : les mesures de prévention des risques psychosociaux ne se résument pas à des mesures d’accompagnement médical, ni à des mesures améliorant le confort des salariés (mesures « Baby-foot »).

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