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    3 min pour comprendre

    Clause de non-concurrence

    La clause de non-concurrence interdit au salarié d’exercer une activité concurrentielle susceptible de nuire à son ancien employeur. Elle n’est pas encadrée par la loi, mais par la jurisprudence (décisions de justice). Dans quels cas la clause de non-concurrence est-elle valide ? Le salarié perçoit-il une contrepartie financière ? Quelles sanctions encourt-il s’il ne respecte pas la clause ? La CFTC fait le point ! 

    Publié le 13. 06. 24 . Mis à jour le 14. 06. 24

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    Qu’est-ce qu’une clause de non-concurrence ?

    La clause de non-concurrence est une clause particulière du contrat de travail. Elle peut être ajoutée par l’employeur aux clauses générales, relatives à la nature du contrat et au poste occupé.


    La clause de non-concurrence a pour objet d’interdire au salarié d’exercer, après la rupture de son contrat de travail, une activité concurrentielle susceptible de porter préjudice à son ancien employeur, pour le compte d’une entreprise concurrente ou pour son propre compte.


    Elle peut être insérée dans tous les types de contrat (CDD, CDI…) et prendre effet quel que soit le mode de rupture (fin de CDD, démission, licenciement, rupture conventionnelle...). Elle peut également s’appliquer après la rupture de la période d’essai.

    Attention !

    La clause de non-concurrence ne doit pas être confondue avec l’obligation de loyauté, qui interdit au salarié d’exercer toute forme de concurrence à l’encontre de son employeur pendant la durée du contrat de travail, ni avec la clause de non-sollicitation de personnel, qui lui interdit de démarcher ou détourner le personnel de son ancien employeur. 

    En revanche, la clause de non-détournement de clientèle, qui lui interdit de démarcher ou détourner la clientèle de l'employeur après la rupture de son contrat, s'apparente à une clause de non-concurrence et répond aux mêmes critères de validité.

    Quels sont les critères de validité de la clause de non-concurrence ?

    La clause de non-concurrence doit être écrite dans le contrat de travail du salarié ou prévue dans la convention collective à la date de la signature du contrat. Elle doit être acceptée de manière non équivoque par le salarié et respecter l’ensemble des critères suivants

    • être indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise (préserver une information, un savoir-faire…) ;
    • être limitée dans le temps (prendre effet pour une durée déterminée et raisonnable) ;
    • être limitée dans l’espace (s’appliquer au sein d’une zone géographique précisément définie) ;
    • tenir compte des spécificités de l’emploi du salarié (être justifiée au regard du risque de concurrence lié aux fonctions exercées) ;
    • s’accompagner d’une contrepartie financière versée par l’employeur au salarié.

    Attention !

    La clause de non-concurrence qui ne respecte pas ces conditions cumulatives est nulle et inopposable au salarié

    La clause de non-concurrence ne doit pas avoir pour effet de rendre impossible la recherche d’un nouvel emploi. En cas de restrictions trop larges, le juge des prud’hommes devra s’assurer que la clause n’entrave pas la liberté de travailler du salarié. 

    Quel est le montant de la contrepartie financière versée au salarié ?

    Le salarié qui respecte son obligation de non-concurrence a droit à une indemnité compensatrice de la part de son ancien employeur. Cette contrepartie financière peut être versée en une fois à la date de la rupture du contrat de travail, ou versée mensuellement durant toute la période d’application de la clause. 


    Son montant est librement fixé par les deux parties dans le contrat de travail. Il doit être raisonnable : une indemnité dérisoire n’a pas valeur de contrepartie financière selon la jurisprudence.


    Certaines conventions collectives prévoient une contrepartie minimale (25 % de la rémunération mensuelle brute du salarié). Dans ce cas, le contrat ne peut fixer un montant inférieur.


    L’indemnité compensatrice est imposable. Elle est soumise à l'impôt sur le revenu, aux cotisations de la Sécurité sociale, à la CSG et à la CRDS.

    À savoir

    L'employeur ne peut se dégager de son obligation financière en renonçant unilatéralement à la clause, sauf si le contrat de travail ou les dispositions conventionnelles le prévoient.

    La contrepartie financière reste due au salarié pendant toute la période d’application de la clause, sauf  :  

    • si l’employeur libère le salarié de son obligation de non-concurrence, après avoir obtenu son accord et en respectant les conditions prévues par le contrat de travail ou la convention collective ;
    • en cas de violation de la clause par le salarié ;
    • en cas de décès du salarié.

    Pendant combien de temps s’applique une clause de non-concurrence ?

    La clause de non-concurrence prend effet à la date effective de la rupture du contrat de travail, c’est-à-dire à l’issue du préavis. En cas de dispense de préavis, lle s’applique dès le départ du salarié.


    La clause de non-concurrence s’applique pour une durée limitée, fixée dans le contrat de travail. Des dispositions conventionnelles peuvent prévoir une durée maximale, ainsi que la possibilité de renouveler la clause


    En l’absence de convention collective autorisant le renouvellement, ou en l’absence de renouvellement exprès par l’employeur dans les conditions prévues par la convention collective, le salarié est libéré de son obligation de non-concurrence à l’expiration de la période initiale. L’indemnité compensatrice n’est alors plus due par l’employeur. 

    À savoir

    Le juge des prud’hommes peut réduire la durée d’application d’une clause de non-concurrence lui apparaissant comme excessive. Si les autres critères de validité sont respectés, la clause n’est pas annulée.

    Que se passe-t-il si l’employeur ne respecte pas la clause de non-concurrence ?

    Si l’employeur ne respecte pas les conditions d’application de la clause, ou ne verse pas la contrepartie financière due au salarié, celui-ci peut saisir le conseil de prud’hommes. Ce sera alors à lui de prouver que l’employeur ne respecte pas ses obligations. 


    Si le manquement est avéré, l’employeur pourra être condamné à verser des dommages-intérêts au salarié en réparation du préjudice subi.

    À qui s’adresser ?

    Le recours à un avocat pour saisir le conseil de prud’hommes n’est pas obligatoire. Le salarié peut se présenter seul ou se faire assister gratuitement par un défenseur syndical


    Désignés par la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) sur proposition des organisations syndicales représentatives des salariés, les défenseurs syndicaux conseillent et assistent les salariés tout au long de la procédure. 


    Le salarié peut consulter la liste des défenseurs syndicaux habilités à l’accompagner auprès du conseil de prud’hommes ou de la DREETS de sa région.

    Que se passe-t-il si le salarié ne respecte pas la clause de non-concurrence ?

    L’employeur peut lui aussi saisir le conseil de prud’hommes. Ce sera alors à lui d’apporter la preuve que le salarié ne respecte pas son obligation de non-concurrence. 

    Attention !

    Le salarié peut tout à fait entreprendre des démarches préparatoires en vue d’une future activité professionnelle concurrentielle. Dès lors que cette activité a vocation à débuter après l’expiration de la clause, les actions préliminaires engagées par le salarié ne constituent pas une violation de la clause de non-concurrence.

    Si l’exercice d’une activité concurrentielle est avéré, le versement de la contrepartie financière est interrompu et le salarié peut être condamné à rembourser tout ou partie des sommes déjà perçues. Il peut aussi être condamné à verser des dommages-intérêts à l’employeur en réparation du préjudice subi. 


    De plus, l’employeur pourra obtenir la cessation des activités concurrentielles illicites devant le juge des référés. Le nouvel employeur du salarié pourra être condamné à des dommages-intérêts pour concurrence déloyale, selon les circonstances du recrutement (connaissance de l’existence de la clause, débauchage du salarié ayant causé un préjudice à l’ancien employeur…).

    À savoir

    La clause de non-concurrence insérée dans le contrat de travail peut contenir une clause pénale précisant à l'avance le montant de la réparation financière qui sera due par le salarié à son ancien employeur en cas de violation de la clause. Le juge a la possibilité de modifier ce montant s'il lui apparaît excessif ou dérisoire.

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